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Critique de Dwalin


J'avais bien aimé La grande à bouche molle, aussi quand on m'a conseillé La Serpe j'ai reconnu le nom de Philippe JAENADA et j'ai couru me le procurer.
Dans ce livre, il s'intéresse à une affaire qui le touche personnellement puisqu'elle concerne le grand-père d'un de ses amis, Henri Girard, connu sous le nom de Georges Arnaud, auteur par exemple du salaire de la peur. Il commence par dresser sa biographie de fils de famille rebelle à vagabond globetrotteur, puis auteur à succès. Puis on s'intéresse à ce qui lui a valu, en 1941, d'être arrêté et presque condamné à mort, miraculeusement acquitté alors que tout le désignation coupable du triple meurtre abominable et sanglant (à la serpe comme l'indique le titre ...) de son père, de sa tante, et de leur bonne, dans leur château d'Escoire près de Périgueux.
Philippe Jaenada reprend toutes les pièces du dossier, toute la correspondance privée des personnes impliquées, fait des recherches aux archives, un travail qui a dû être très fastidieux mais qui est raconté de façon passionnante, avec assez de légèreté pour ne pas nous noyer, même si je ne vous le cache pas c'est quand même assez dense donc pas forcément pour tous les lecteurs (c'est pas Umberto Eco non plus hein). Il cerne ainsi la personnalité d'Henri Girard, ses relations avec les victimes, pas aussi mauvaises que l'accusation a voulu qu'on le croit, avant de s'attaquer à nous montrer à quel point l'enquête avait été bâclée (on est en 1941, je ne sais pas si c'est une circonstance atténuante pour le juge et les enquêteurs ...), et dirigée uniquement dans le but de tout faire coller avec l'hypothèse de la culpabilité d'Henri Girard (à un point où on dépasse l'incompétence et on s'approche de la malveillance).
Alors bien évidemment nous n'avons que ce que nous dit Philippe Jaenada, et tout cela semble édifiant et implacable. Nul doute que si les personnes concernées (ou leurs descendants) ont connaissance du travail fait ici, elles pourront s'appuyer dessus en complément de ce qu'elles savent par ailleurs que nous ignorons, et avoir une meilleure idée de ce qui s'est peut-être réellement passé à Escoire.
Je pense m'intéresser à plus ou moins brève échéance à son livre sur Pauline Dubuisson (auquel il fait référence plusieurs fois dans la Serpe) et à ses autres œuvres.
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