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Critique de Tancrede50



C'est sûr que par les temps qui courent, lire un roman dont le contexte est celui d'une épidémie, éveille en nous une sensibilité particulière. Nous somme sur l'île de Gotland, un pigeon russe malade atterrit dans un pigeonnier, il est porteur du virus de la grippe aviaire, maladie mortelle pour l'homme. L'épidémie se propage comme une trainée de poudre. On déplore les premiers morts. Certains passages du récit résonnent à nos oreilles, comme les déclarations de l'épidémiologiste qui s'abstient de déclarer qu'on n'a pas assez de médicaments pour tout le monde, et qu'en plus le médicament peut entraîner de terribles effets secondaires. Mensonge par omission, pour ne pas créer la panique. Mais l'angoisse grandit quand même. Et alors on apprend que le médicament est inefficace face à ce virus et que des soignants, par peur du virus refusent de venir travailler à l'hôpital. « Peut-on obliger quelqu'un à risquer sa santé et peut-être sa vie? » Belle question.


Mais il y a aussi des morts, de mort violente, assassinés. D'abord, il y a un homme trouvé mort près des toilettes de Värsände, puis il y a Sandra Haag tuée à son domicile sur Signalgatan à Visby. Maria Wern, bien qu'inquiète pour son fils Emil placé en quarantaine, mène l'enquête sur ces meurtres. La vie continue pendant l'épidémie. Ces deux meurtres ont-ils un quelconque rapport avec l'épidémie? Beaucoup de rebondissements vont suivre , aboutissant à une fin qui a dû être considérée comme de la science fiction en 2006, mais qui aujourd'hui, semble totalement crédible.


Au final, c'est un remarquable récit sur une gestion d'épidémie. Tout est là: les mensonges officiels, la peur du virus, la recherche des cas contacts, le dévouement des soignants, le manque de lits et de médicaments, le manque de respirateurs, les évacuations en hélicoptère, l'attente de vaccins providentiels, les profits ahurissants des laboratoires qui proposent (enfin) traitements et vaccins, les certificats de traitement, la distanciation sociale, l'interdiction des regroupements et le confinement (personne ne peut quitter l'île, mais est ce sûr?). Tout est si vrai. Tout ressemble à ce que nous vivons depuis 18 mois. Une rare qualité d'anticipation de la part de l'auteure. Un Prix des Lecteurs 2010 amplement mérité.
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