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Critique de Jo_Ly


Le retour à la mère est un rapt.
Celle qui s'est enfuie, qui a laissé l'homme désespéré, "vole" ses filles, les embarque à la hâte, sans pyjama, sans rien.

Ce n'est pas un mot que Marina posera lors de ce récit. Ni elle, ni la petite soeur Sisi.

Pourtant, à la lecture de ses souvenirs, je me dis que ça commence là, exactement.
Dans cette violence qui ne dit pas son nom.

Marina va ballader sa plume, singulière et troublante, d'une Lettonie juive, à l'image de la figure paternelle, à une Italie qui se déchire entre fascisme et Résistance. D'une Italie imprégnée par l'omniprésence d'un autre père, que se renvoie mère et grand-mère. Dieu.

Marina grandit dans un univers exclusivement féminin. Même mariée, l'homme s'absente. Fuit.
Elle est seule.

De son rôle de mère, elle sait ses lacunes, ses ratés, ses manquements... Et n'en culpabilise jamais. Elle a l'intelligence d'accepter de ne pouvoir pallier à tout.
Sa seule culpabilité sera de ne pas écrire.

Marina vit dans un monde exclusivement féminin.
C'est pourtant les hommes qui vont marquer son parcours. Leur absence.
Ces pères lointains.
Ce grand-père à peine connu, puis son père à elle, Marina, puis le père de ses enfants... Jusqu'à Dieu, petite fille tantôt juive, tantôt protestante.
C'est eux qui vont bousculer son histoire. L'impacter.

Traversée bouleversante du XXe siècle, à travers un regard hors du commun.
Marina Jarre m'a beaucoup touchée, dans ses interrogations qui sont encore terriblement de ce siècle. Notre place de femme. de mère.
D'auteure.
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