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Critique de milamirage


Léa a quinze ans. Elle vit dans le Var, au bord de la mer Méditerranée, avec son père, Pierre-François, marin pêcheur, et ses deux jeunes frères : Jean, âgé d'une douzaine d'année et Marcel, poète et doux rêveur, qui doit avoir près de huit ans. C'est elle qui s'occupe de tout dans la maison depuis la disparition prématurée de sa mère. A chaque instant, elle veille sur son petit monde et tâche, avec tout son amour, de rendre moins pénible cette absence qui lui est aussi très douloureuse. A côté de chez eux vit la famille Vincent qui les entoure de toute leur attention affectueuse. Un jour, une lettre arrive, donnant lieu à l'euphorie générale : Oncle Paul, le frère de Pierre-François, annonce son arrivée. Sa décision est prise, c'est avec eux qu'il désire vivre dorénavant. Mais quand il passe la porte de la Maison des Flots Jolis… c'est pour recueillir le dernier regard de son frère qui succombe au tétanos. Léa sombre alors dans une grave dépression et le docteur ne voit qu'une seule alternative : il faut partir, il faut laisser la Maison des Flots Jolis et s'établir ailleurs, au moins provisoirement, pour préserver ces trois enfants que la vie n'a pas épargnés. Paul n'hésite pas une seconde et décide de rejoindre Paris où ils seront logés par des amis et où il a pu trouver un travail pour subvenir aux besoins de la famille…
Mon avis : Je me souviens… J'entends déjà les commentaires, d'aucun diront qu'aux vues de mon grand âge, cela est guère probable ;-) Allez Serge s'il te plaît, chante leur une de tes si belles chansons pour qu'ils laissent continuer la vieille… A l'époque, on allait à l'école le mercredi aussi… Non, les enfants, ne vous offusquez pas, nos jeudis étaient vos mercredis, cela revenait au même… Pour la première fois, j'avais un maître, et quel maître ! Monsieur Boulesteix m'impressionnait beaucoup avec sa longue blouse de coton gris chiné, sa sévérité, sa rigueur… mais il était passionnant, tant il était passionné par son métier. Il avait la responsabilité des cours moyen première et deuxième année ; il tenait à ce que nous soyons tous prêts à réussir ce bon vieux certificat d'étude auquel il attribuait tant d'importance et ne ménageait pas sa peine (tout bien réfléchi, la nôtre non plus). Après nous avoir distribué nos encriers et porte-plume (et oui ! c'étaient encore nos outils de travail), il nous a remis nos livres scolaires. J'étais si impatiente de faire enfin connaissance de celui qui serait consacré à la lecture ! Et c'est comme ça qu'a commencé l'aventure de la Maison des Flots Jolis, dont je peux dire qu'elle m'a laissé un vibrant souvenir jusqu'au moment où je me suis retrouvée face à ce livre scolaire devant un étal de vide-grenier et que je me suis empressée de me le procurer pour pouvoir le relire et comprendre enfin, peut-être, pourquoi cette histoire ne m'a jamais quittée! Quelle excitation de me replonger dans ce récit quarante cinq ans après l'avoir découvert ! Et quelle sensation bizarre de me retrouver projetée au coeur de mon enfance à la lecture de certains passages restés très précis dans ma mémoire, pour certains je pourrais même dire intacts, si précis même que je me retrouve vraiment dans ces lieux quittés il y a si longtemps et qui abritaient mes moments d'immersions dans l'univers familial de Léa… Bien sûr, ce roman est pétri de bons sentiments, et il faut bien reconnaître qu'ils n'ont plus très bonne presse par les temps qui courent ! de plus il a un tantinet vieilli quand à sa façon de dépeindre le rôle des femmes, les féministes y verraient injure ! Les illustrations de Ray Lambert, qui ne peuvent que nous sembler bien désuètes, tantôt à l'encre verte, tantôt colorisées, montrent également le décalage entre deux époques : le linge, lavé à la main dans un ruisseau -par Léa, bien évidemment ; l'âne qui aide au travaux des champs ; le bois, coupé à la scie manuelle ; les véhicules à moteurs, précurseurs au temps de Léa et si largement dépassés maintenant ; et enfin, l'habillement des protagoniste... Mais qu'à cela ne tienne, j'ai vraiment envie de défendre ses atouts. le premier c'est justement le fait qu'il s'agisse d'un vrai roman, divisé en trois parties, découpé en soixante chapitres suffisamment courts pour faire chacun l'objet de deux séances de lecture. le second, c'est probablement qu'il s'adressait aussi bien aux filles qu'aux garçons (et je sais la difficulté que l'on peut rencontrer à les attirer vers la lecture, ces petits bonhommes !) puisqu'il parlait aussi du milieu de l'aviation puis de la conduite automobile sportive. Et puis, il raconte « une vraie vie » pleine de ses bonheurs mais de ses peines aussi, on y chante l'amour et l'amitié, le travail et la solidarité, la difficulté des séparations et des deuils, et le réconfort qu'apportent la bienveillance et l'affection des proches… Finalement, je me demande si ce n'est pas la nostalgie des bons sentiments tant décriés qui fait que ce livre restera encore en moi au jour d'aujourd'hui. A chaque fin de chapitre, on trouve la partie compréhension de texte avec une définition des mots compliqués, des questions sur le texte lui-même et une partie très riche sur l'initiation à la rédaction avec : une leçon de grammaire, des exercices s'y reportant, une petite expression écrite de trois à quatre phrases ayant trait à un extrait du chapitre et enfin un sujet de rédaction sur l'idée générale du texte qui vient d'être lu. Vous me croirez ou non, mais Monsieur Boulesteix avait à coeur qu'aucun de ces entrainements ne nous soit évité !
Public : à partir de huit – neuf ans.
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