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Critique de pticalou
« Mon corps est un corps de garçon mais, dans ma tête, dans mon âme, je suis une fille. J'ai décidé de devenir une fille» (p.158)
À neuf ans, Jin Xing entre à l'école militaire parce qu'il aime la danse et parce que, dans la Chine de Mao, c'est l'armée qui dispense la meilleure formation. Mais il est trop petit, trop maigre pour jouer les héros nationaux dans les opéras de la propagande communiste. Aussi demeure-t-il employé aux décors, jusqu'à ce qu'un professeur de danse devine que son curieux minois de fillette cache un talent exceptionnel. Là, espiègle et pince sans rire, jamais à court d'imagination et de ressources, le jeune Jin Xing secoue ses camarades engoncés dans leur ordinaire. Il invente toutes sortes de subterfuges pour égayer leur train-train quotidien. Et puis vient l'âge des amours durant lequel il se réserve pour le grand amour. Il lui faut alors développer des trésors de patience et d'ingéniosité pour repousser les avances de professeurs et d'amis que ses traits doux et son physique délicat ne manquent pas d'attirer. Mais son rêve le guide toujours : danser… et il est prêt à tout – presque à tout- pour atteindre son objectif.
Rapidement consacré meilleur danseur étoile de Chine, il obtient une bourse pour suivre des études aux États-Unis. Mais si Jin Xing a une technique excellente, la danse moderne lui est étrangère, et il se fait sans cesse reprendre : « je n'y arrive pas. Je suis le meilleur danseur de Chine, il est inconcevable que je n'arrive pas à être le meilleur en danse moderne. Dans mon arrogance, j'en arrive à la seule conclusion acceptable : c'est la danse moderne américaine qui est sur la mauvaise voie (p.96) ».
Après un voyage en Italie où il voit une célèbre présentatrice qui était un homme et est aujourd'hui une femme, Jin Xing décide de se faire opérer de la même manière. Il ne lui reste plus qu'à annoncer sa décision et à l'expliquer à ses parents.
(…) le père, militaire également dans l'armée chinoise :
- Oh là là. Pour une nouvelle… Quand as-tu pris la décision ?
- Cela fait très longtemps que j'y pense.
- C'est de l'Ouest qu'elle te vient, cette idée ?
- Non, elle vient de moi. Depuis que je suis tout petit. Et depuis mon retour en Chine, elle est devenue une certitude.
Dernière bouffée de fumée. Cigarette écrasée.
- Eh bien, tu vas enfin être en harmonie avec toi-même.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Quand tu étais enfant, je ne comprenais pas. J'avais un garçon, mais on aurait dit une petite fille. Tu t'es trouvé. Félicitations ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? (p.85)
Bref, ce livre reproduit, sans fioritures, mais tout en sensibilité et en finesse, une personnalité claire et espiègle depuis l'adolescence, un être humain … authentiquement.
Cet ouvrage peut également se lire à trois niveaux : comme l'aventure légère et distrayante d'un jeune chinois découvrant le monde, puis comme une biographie avec un regard déphasé sur la société, et enfin, comme la description de toutes les transformations opérées par la chirurgie et la médecine. En fait, le livre nous plonge au coeur du témoignage et en cela, il ne nous épargne aucun détail de la transformation tant physique que morale du héros.
Finalement, je dirais que ce livre n'est pas ce qu'on pourrait habituellement qualifier de «grand livre», «d'oeuvre». Cependant, l'écriture et la vérité qui sourd au travers de chaque ligne nous permet d'approcher une histoire et une biographie bouleversante.
À neuf ans, Jin Xing entre à l'école militaire parce qu'il aime la danse et parce que, dans la Chine de Mao, c'est l'armée qui dispense la meilleure formation. Mais il est trop petit, trop maigre pour jouer les héros nationaux dans les opéras de la propagande communiste. Aussi demeure-t-il employé aux décors, jusqu'à ce qu'un professeur de danse devine que son curieux minois de fillette cache un talent exceptionnel. Là, espiègle et pince sans rire, jamais à court d'imagination et de ressources, le jeune Jin Xing secoue ses camarades engoncés dans leur ordinaire. Il invente toutes sortes de subterfuges pour égayer leur train-train quotidien. Et puis vient l'âge des amours durant lequel il se réserve pour le grand amour. Il lui faut alors développer des trésors de patience et d'ingéniosité pour repousser les avances de professeurs et d'amis que ses traits doux et son physique délicat ne manquent pas d'attirer. Mais son rêve le guide toujours : danser… et il est prêt à tout – presque à tout- pour atteindre son objectif.
Rapidement consacré meilleur danseur étoile de Chine, il obtient une bourse pour suivre des études aux États-Unis. Mais si Jin Xing a une technique excellente, la danse moderne lui est étrangère, et il se fait sans cesse reprendre : « je n'y arrive pas. Je suis le meilleur danseur de Chine, il est inconcevable que je n'arrive pas à être le meilleur en danse moderne. Dans mon arrogance, j'en arrive à la seule conclusion acceptable : c'est la danse moderne américaine qui est sur la mauvaise voie (p.96) ».
Après un voyage en Italie où il voit une célèbre présentatrice qui était un homme et est aujourd'hui une femme, Jin Xing décide de se faire opérer de la même manière. Il ne lui reste plus qu'à annoncer sa décision et à l'expliquer à ses parents.
(…) le père, militaire également dans l'armée chinoise :
- Oh là là. Pour une nouvelle… Quand as-tu pris la décision ?
- Cela fait très longtemps que j'y pense.
- C'est de l'Ouest qu'elle te vient, cette idée ?
- Non, elle vient de moi. Depuis que je suis tout petit. Et depuis mon retour en Chine, elle est devenue une certitude.
Dernière bouffée de fumée. Cigarette écrasée.
- Eh bien, tu vas enfin être en harmonie avec toi-même.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Quand tu étais enfant, je ne comprenais pas. J'avais un garçon, mais on aurait dit une petite fille. Tu t'es trouvé. Félicitations ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? (p.85)
Bref, ce livre reproduit, sans fioritures, mais tout en sensibilité et en finesse, une personnalité claire et espiègle depuis l'adolescence, un être humain … authentiquement.
Cet ouvrage peut également se lire à trois niveaux : comme l'aventure légère et distrayante d'un jeune chinois découvrant le monde, puis comme une biographie avec un regard déphasé sur la société, et enfin, comme la description de toutes les transformations opérées par la chirurgie et la médecine. En fait, le livre nous plonge au coeur du témoignage et en cela, il ne nous épargne aucun détail de la transformation tant physique que morale du héros.
Finalement, je dirais que ce livre n'est pas ce qu'on pourrait habituellement qualifier de «grand livre», «d'oeuvre». Cependant, l'écriture et la vérité qui sourd au travers de chaque ligne nous permet d'approcher une histoire et une biographie bouleversante.
