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Critique de jamiK


Le graphisme est réalisé en peinture d'après modèle, au pinceau, avec des couleurs assez liquides, diluées, étalées avec agressivité, énergie, le style est brut, brut et plein d'autorité, les formes sont très soucieuses des postures et des expressions, du corps et du visage. Les couleurs sont parfois salies, avec des arrières plans verdâtres, mais la lumière est forte et prégnante, les contrastes articulent la mise en page et font circuler le regard dans la brutalité du trait.

C'est l'harmonie parfaite avec l'histoire, une histoire de petits voyous du monde rural, tout aussi brute que le graphisme, sans concession, un milieu où tuer des bêtes fait partie des habitudes, on tue l'agneau dans le garage pour les affaires, on tue un chien pour une vengeance mesquine, des histoires de misère sociale, d'amitiés, de haine et d'amour.

L'écriture des dialogues est parfois lourde, insistant sur le désoeuvrement intellectuel de ce milieu, la voix off insiste et par moment elle semble décoller, se poétiser, sans jamais délaisser sa sincérité, cela donne un récit très intense, encore plus transcendé par le déroulement de l'intrigue qui semblait pourtant longtemps délaissée pour une simple étude de moeurs.

Des portraits délayés dans la vérité, sans concession, des destins mal partis.

Le style graphique et le style littéraire ne semblent en faire qu'un, ils sont indissociables, j'ai même du mal à concevoir cette histoire sans le dessin alors qu'il s'agit pourtant d'une adaptation de roman. le coup de pinceau devient langage lui-même, c'est un véritable chef d'oeuvre d'un point de vue stylistique. Et le rythme, l'évolution aussi sont à couper le souffle, une grande histoire, dure et violente, forte et grave.

Mais est-ce qu'on a envie de lire ce genre d'histoires, à moins d'être un travailleur social, éducateur ou assistant social, voire psy. le propos est rude, l'univers décrit est vraiment glauque, et en même temps très réaliste, trop réaliste. Cette lecture s'est avérée très inconfortable, malaisante, je referme le livre à la fois ébloui par sa qualité et écoeuré par son propos.
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