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Critique de SophieDeBaets


Qui d'entre nous, hommes ou femmes, n'a jamais eu envie de voir, de l'intérieur, les chemins que prennent les pensées des personnes qui se séparent ?

Voilà ce que nous propose Carole Jonville, subtile exploratrice des âmes, dans son roman « Nos espoirs déçus ».

L'autrice nous montre les dialogues coupants entre ex-amants, que nous connaissons tous. À la question : « Mais comment a-t-il pu lui dire une chose pareille ? ! », pas de réponse, mais un voyage avec David, dans sa tête et dans les rues de Paris.

Aux côtés de David ? Oui.
C'est plutôt rare, une autrice qui s'immerge du côté masculin du couple.
Le résultat est doux, surprenant et très éclairant.

Le style de Carole Jonville trouve la justesse, l'écriture est ciselée et nous porte dans l'histoire que l'on a envie de suivre sans interruption. Les personnages sont nos amis, on les accompagne jusqu'au bout du roman. Et au-delà : puisque chacun reconnaîtra David, Katia, Emmanuelle, Roman, Frédéric, Adèle, Greg, l'institutrice ... dans la vie de tous les jours. Mais chacun les verra désormais sous un nouveau regard.

Les déambulations dans Paris, que l'autrice connaît bien, sont comme des métaphores du chemin parcouru par David :
« Je marche, dans le quartier, vite.
C'est un quartier vivant, touristes, étudiants.
Je n'ai même pas pensé à demander qui c'était.
Les rues sont animées, jalonnées de restaurants de spécialités du monde entier.
Ça brûle à l'intérieur. Je marche de plus en plus vite.
Transformer le désespoir en colère. JE sais très bien faire ça.
Des rues pavées, une église, des magasins.
Ni si c'était quelqu'un que je connaissais.
J'ai envie de hurler.
Des librairies, des galeries d'art, la Seine...
Ni depuis quand ça durait.
Ni depuis quand ça durait.
Quel con... »
« Je lui attrape le coude après quelques minutes de marche empressée mais silencieuse, je l'emmène vers le square, on s'arrête devant le mur des « Je t'aime ». Elle dégage à nouveau son bras et continue d'avancer. On se retrouve dans un endroit un peu préservé du parc, autour d'un banc niché entre des arbres. »
(...)

Et ce chevalier, qu'on ne retrouve nulle part :
« Je continue de le bercer tout doucement jusqu'à ce qu'il finisse par s'endormir d'épuisement. Je le fais passer dans son lit et continuer à le caresser doucement. Une fois certain qu'il dort d'un sommeil profond, je m'autorise à sortir, non sans avoir rangé les jouets en silence, un par un, pour retrouver ce putain de chevalier. Il n'est pas là, j'ai tout passé en revue, je ne le trouve nulle part. »
A la page 53 : larguez les amarres : « Une courbe, un dénivelé, une découverte, un petit précipice, une colline veloutée, une douce échancrure, une fossette à peine visible, une plaine hospitalière, la naissance d'un mont, l'ombre d'un dôme, un relief saillant, une confluence, un petit récif... » (...)
Le tout écrit sous forme de phare.

La poésie est dans ce roman !







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