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Critique de kuroineko


La Roue du Temps m'attire déjà depuis de nombreuses années. Tentation repoussée par d'autres lectures, trop de tomes, et autres arguments convaincants. Quand le hasard - ou le Destin mû par la Roue, qui sait? - met à ma portée les vingt-deux volumes de la série sous mon nez, dans la Boîte à Livres, et en bon état, impossible cette fois-ci de résister! Bref, tout ça pour dire que j'ai entamé le cycle de Robert Jordan après tant d'années d'atermoiements et semi-oubli.

Dans presque toutes les grandes sagas fantasy, le premier tome consiste en une mise en place des divers éléments et personnages. La Roue du Temps ne fait pas exception à cette quasi règle d'or. le prologue prend certes un peu par surprise et perd le lecteur avec des termes propres à l'univers de la Roue. Les premiers chapitres n'aident pas plus à comprendre et rajoutent même d'autres vocables et us inconnus. Qu'à cela ne tienne, je me doute bien que des explications seront fournis si je sais faire preuve de patience. Et oui, il n'y a pas que les personnages fantasy à être mis à l'épreuve pendant un cycle; le lecteur aussi. Avec l'espoir que le cheminement en valait la peine...

De ce que j'ai vu par ce tome préliminaire, l'intrigue ne semble pas briller d'une ardente originalité. Il y a un affreux grand méchant au nom qu'il ne faut pas prononcer. A la place, on le dénomme à contrecoeur le Ténébreux. Là non plus, on ne déroge pas aux qualificatifs du genre. Ledit Ténébreux et ses séides sont retenus enchaînés dans la montagne septentrionale de Shayol Ghul, dans les terres maudites connues comme La Grande Dévastation. Tout un programme toponymique qui fleure bon le lieu de détention de Melkor dans le Silmarillion de Tolkien. Difficile de passer outre l'héritage du père de Frodon et compagnie. On retrouve divers éléments d'inspiration Tolkiennesque ici. Notamment les créatures malfaisantes qui font beaucoup penser aux Orcs et aux Cavaliers Noirs.

D'autres caractéristiques appartiennent au genre même de la fantasy: magie, légendes et prophéties, épée censée n'être retirée de son socle que par son destinataire par-delà les siècles (Arthur? C'est toi?), etc. Rien de bien novateur dans tout ça. A force de publications depuis quelques décennies, difficile de se renouveler. Concernant la magie, elle passe par le recours à une Source unique mais bipartite. Elle comporte une entité masculine et une féminine. L'originalité de Jordan est que l'utilisation de cette essence rend fou les hommes à plus ou moins brève échéance et tue les femmes qui s'y essaient sans avoir appris à canaliser le Pouvoir Unique. le premier tome ne révèle bien sûr pas tous les secrets liés à cette Source et, quelque part, c'est surtout cette partie mystérieuse qui me donne envie de poursuivre l'aventure. Autre point positif: contrairement à nombre de fresques, les femmes ici jouent un rôle important. Un ordre féminin tient d'ailleurs visiblement une place de premier ordre dans l'échiquier de la Roue.

Venons-en aux personnages. Les héros sans le savoir ont vécu jusque là dans un village tranquille, entre les travaux de la ferme et la chasse dans les bois. Ces jeunes gens ont toujours rêvé d'aventures avec un A majuscule, de gloire au-delà des périls, rêves tirés des contes de ménestrels. le quotidien normal de paysans en paix. Quand l'étrange et l'aventure viennent pour de bon frapper à leur porte, la réalité prend une saveur toute différente et nettement moins délectable que leurs fantasmes adolescents. Mais le Destin fait qu'il faut bien y aller.
Quoique jeunes adultes, les trois membres masculins donnent des envies de leur coller des claques derrière la tête. Ils sont immatures et m'ont à plus d'une occasion agacée par leur manque de cohérence et de discernement.

L'intrigue en elle-même de ce premier volume consiste principalement en un voyage vers l'ouest, avec les difficultés inhérentes au périple et quelques bagarres bien senties.

En conclusion, cette plongée dans la série de la Roue du Temps ne soulève pas en moi un enthousiasme exacerbé, on l'aura compris. Mais pas non plus un rejet total et définitif. L'écriture, sans être exceptionnel, se révèle correcte et plutôt plaisante à lire. Je pense donc poursuivre ma lecture, quoique sans doute pas d'affilée. Je voudrais en apprendre un peu plus sur cet univers fantastico-médiéval et sur ce qui va se passer. A suivre donc avec au moins le tome deux.
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