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Critique de 5Arabella


Il s'agit de la traduction d'une autre version de l'épopée que celle publiée par Anacharsis, dite de Grottaferrata. Il est donc difficile de savoir si les différences dans le texte viennent des versions ou des traductions, et la comparaison entre les deux est donc délicate.

Néanmoins je trouve l'Akrite paru chez Anacharsis préférable pour une découverte. La présentation du texte est déjà plus facile à saisir pour un non initié, bien que plus courte, elle explique d'avantage des choses liées à l'histoire et à la civilisation. Corinne Jouanno fait une analyse très poussée du texte, donnant plusieurs exemples à chaque fois; elle met en évidence le côté hybride du texte, faisant des rapprochements avec l'épopée, le roman, le récit hagiographique...A chaque fois avec un nombre très élevés d'extraits du texte et des rapprochements. Cela devient un peu fastidieux et long, pour un lecteur moyen, un exemple ou deux aurait suffit. Et toute la présentation est un peu sur ce type, elle cherche à démontrer, et s'adresse donc plus à des personnes averties. On apprend des choses, c'est certain, mais ce n'est pas toujours passionnant à suivre.

Les deux textes sont différents comme je l'ai dit plus haut, la version de Grottaferrata est plus littéraire, use de procédés et vocabulaire plus recherchés. Elle est aussi beaucoup plus religieuse et morale, les personnages remercient sans cesse Dieu de leurs succès, ont le soucis du pêché, ce qui n'est pas vraiment le cas dans la version de l'Escorial. C'est aussi une version plus longue, avec un certain nombres d'épisodes qui ne sont pas présents dans la version de l'Escorial. Enfin la construction du récit en tant que tel est beaucoup plus cohérente, dans la version de l'Escorial on a parfois la sensation d'être confronté à des épisodes éparses, sans de liens très forts les uns avec les autres, reprenant peut être différents chants populaires, décrivant tel ou tel épisode de la vie du héros et les collant ensemble tels quels. Mais je trouve la traduction de Paola Odorico plus intéressante pour un lecteur, il essaie de retrouver un rythme de vers, et fait des efforts stylistique, alors qu'on a la sensation que la traduction de Corinne Jouanno est très littérale, sans doute proche du sens du texte, mais peut être justement trop, sans effort de lui donner un aspect artistique.

Les deux textes sont complémentaires, compte tenu des différences dans les manuscrits, et les avoir lu tous les deux enrichi sans aucun doute la compréhension.
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