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Critique de umezzu


A la fin de la seconde guerre mondiale, lors de la Libération, en Bretagne, une jeep américaine se gare devant l'auberge tenue par le père de Maria. En descendent quatre gars, dont l'ancien amoureux éconduit de Maria. Ils sont là pour tondre les cheveux de Maria, qui était tombée amoureuse d'un officier allemand. Maria s'installe sur la chaise de bistrot du restaurant de son père, la chaise n°14 du titre, et accepte son humiliation publique sans baisser les yeux. Qu'a t-elle fait d'autre que de connaître l'amour dans ses temps tristes et vides de l'occupation ? Elle n'en a tiré aucun parti, aucun privilège pour elle ou pour d'autres, elle n'a pas été forcée, son histoire était juste remplie d'amour mutuel, au mauvais moment.
Stoïque face à sa peine, à ses beaux cheveux roux qui tombent au pied de la chaise, elle affronte les commérages, les allusions, et même le regard effondré de son père aimant. Forte et décidée, elle va par son attitude, avec le concours de sa chaise (ironiquement conçue et fabriquée en Autriche, autant dire chez les Boches), réussir à montrer à chacun des acteurs et spectateurs de sa tonte la bêtise de leur action ou inaction.

Un roman habile, qui ne se perd pas dans l'histoire d'amour de Maria, pour mieux faire le portrait d'une jeune fille décidée, convaincue que l'amour réciproque ne peut être en soi un motif à sanctions, même dans les tourments d'une guerre. Maria est impressionnante dans sa dignité, dans sa capacité à percevoir chez les autres la fêlure qui les a poussé à agir ainsi. Elle est aidée par ses rencontres, une jeune aristocrate dont le père a trop commercé avec les allemands, deux G.I. qui ont assisté à sa tonte, mais qui, en tant que noirs, ont d'abord cherché à s'éviter tout problème, à leur grande honte, une jeune novice dans une institution religieuse, un curé qui tonne le dimanche dans sa chaire, et un traducteur français de l'armée américaine plein d'humanité.
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