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Critique de Sachenka


Ce cinquième tome de la série Witch Hunter me laisse ambivalent. Je le trouve superbement réussi, je lui ai trouvé un quelque chose d'épique, de mythique. En effet, Cho Jung-man entraine ses lecteurs dans le passé d'un des personnages (et en profondeur parce que presque tout le tome lui est consacré). Toutefois, et c'est là que ça m'a dérangé un peu, ce n'est pas dans celui de son protagoniste mais plutôt dans celui d'un des personnages secondaires, Xing, un autre chasseur de sorcières. Jusqu'à maintenant, je trouvais que c'était un personnage avec du potentiel et ce plongeon dans son passé le rend encore plus intéressant, unique. Il s'avère que Xing est un prince, l'un des trois fils de l'ancien empereur de Bairong. À ce point, j'aurais aimé que l'auteur insère une carte géographique pour m'aider à me situer : cet empire, est-il le même que celui dans lequel les héros évoluent ou s'agit-il d'un état voisin? Dans tous les cas, les trois fils de l'empereur se sont battus pour succéder à leur père, même si l'un d'eux avait déjà été sélectionné. Bravo pour la cérémonie de succession, qui prend un accent mythologique, mystique, quand un dragon sacré fait son choix. Cette sélection n'empêche pas les frères de se lancer dans une lutte fratricide et des hauts personnages de la cour de comploter de leur côté. Bref, un tome superbement réussi.

Dans ce cas, si ce cinquième tome m'a laissé un bon souvenir, pourquoi suis-je ambivalent? Eh bien, c'est qu'il va à contre-courant de ce que la série propose. D'abord, son titre, c'est Witch Hunter. Au singulier. Cela signifie que Tasha Godspell est le protagoniste. Passer autant de temps sur un autre personnage, même s'il est important, si tôt dans la série, est inusité. Je rappelle qu'il ne s'agit pas de quelques vignettes, non, mais presque d'un tome en entier! D'autant plus que Tasha lui-même n'a pas eu droit à autant. Certains indices sur son passé ont été disséminés ça et là, mais rien d'aussi complet. Aussi, l'humour noir était la particularité de cette série. Or, dans un épisode grandiose qui prend des accents de tragédie grecque, on s'éloigne beaucoup du ton humoristique qui avait permis à la série de gagner ses fidèles lecteurs.

Tout ceci étant dit, je dois m'arrêter sur les dessins, admirablement réussis. Les plans sur la cité impériale et d'autres, de plus près, sur des jardins et le palais, sont tout aussi magnifiques. L'attention aux détails va jusque dans les menus objets (comme des meubles, des vases) qu'on retrouve partout. Les personnages, leurs vêtements, leurs expressions faciales sont également réussis. Quand ils sont « croqués » en pleine action, on a l'impression qu'une photo n'aurait pu aussi bien saisir les poses. Aussi, les trois frères, Xing, Li et Yue, se ressemblent énormément physiquement mais l'auteur a trouvé le moyen de les rendre reconnaissables les uns des autres. Petite remarque, toutefois : plusieurs personnages ont des traits androgynes et, quand ils portent des noms typiquement asiatiques (comprendre ici au sexe ambigu, pour les oreilles d'un Occidental), il devient difficile de savoir s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.
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