Erectus, tome 1

Toujours avec mon fabuleux sens du timing, j’ai lu ce bouquin début février 2020.
L’histoire d’une pandémie mondiale, un virus qui s’échappe d’un laboratoire, qui fait courir à l’Humanité un grave danger, voire une menace d’extinction, des décisions gouvernementales changeantes, des gouvernements en désaccord, une inquiétude grandissante de la population, que rien n’arrive à apaiser, des réseaux sociaux qui s’emballent, et qui ne font qu’alimenter ces peurs.
Le virus, quant à lui, est incomparable avec notre amie Covid-19. Il n’est pas mortel, mais il fait régresser son hôte à un stade précoce de son évolution sans retour arrière possible.
Il commence par s’attaquer aux animaux puis aux végétaux. Les scientifiques et paléontologues du monde entier sont tout d’abord subjugués. Ils peuvent désormais voir et étudier des animaux éteints depuis très longtemps.
Mais quand les premiers hommes sont touchés et régressent au stade de l’Homo Erectus, c’est toute l’Humanité qui est menacée. Et alors, se pose la question : que devons-nous faire de ces Homo Erectus : les parquer dans des zoos, les laisser libre… Sont-ils toujours des hommes, sont-ils dangereux pour les autres ? Des zombies assoiffés de sang, ou juste de pauvres animaux sans défense ?
Une idée brillante pour un thriller passionnant, qui permet aussi de relativiser ce que nous vivons en ce moment.

Une pandémie particulière, la régression des êtres vivants et des végétaux à l’époque préhistorique
Mais ces hommes préhistoriques devenus ainsi car mordus par des animaux atteints pouvant être agressifs sont ils de êtres humains ou des bêtes. Que doit-on en faire ? Les tuer, les parquer? Une paléontologue enceinte d’un biologiste devenu un homme préhistorique annonce qu’ils sont stériles et donc la race est amenée à disparaître
Ils vont être parqués dans une réserve au Kenya et pourtant à la fin du livre on apprend que la copine préhistorique du biologiste est enceinte....

Dans toutes les crises sanitaires, le public comme les politiques étaient prompts à pointer les errements des scientifiques et leur incapacité à fournir des scénarios discutables qui apporteraient des réponses fiables et permettraient d’anticiper l’avenir. Comme si une épidémie était une science exacte, prévisible et maîtrisable !

- Ce fléau ne ressemble à aucun modèle connu. Le virus se développe de manière spontanée et anarchique. A ce jour, nous dénombrons mille cent soixante-trois victimes. Partout, les symptômes sont les mêmes : douleurs musculaires, fièvre, saignements cutanés, puis coma de stade 2. C'est au cours de cette période qui oscille entre trente-six et soixante-douze heures que le corps se transforme. La suite, vous la connaissez : quand ils reprennent conscience, les malades ont acquis une physionomie "préhistorique". La vitesse est une des caractéristiques essentielles du Kruger.

C’est au cours de cette période qui oscille entre trente-six et soixante douze heures que le corps se transforme. La suite, vous la connaissez, quand ils reprennent conscience, les malades ont acquis une physionomie » préhistorique

Ce fléau ne ressemble à aucun autre modèle connu. Le virus se développe de manière spontanée et anarchique. A ce jour, nous dénombrons mille cent soixante trois victimes. Partout, les symptômes sont les mêmes: douleurs musculaires, fièvre, saignements cutanés puis coma de stade 2.

Payer sa faute, son aveuglement. Parce qu’il avait cru que tout cela serait sans conséquence. Pour un peu plus de pouvoir, un peu plus d’argent...
Le ministre de l’intérieur pleurait.
Cette nuit, son petit-fils adoré avait sombré dans le coma après avoir été piqué par un rat.

- La guerre des rats a déjà eu lieu en Europe, au XVIIIe siècle, quand le rat brun venu d’Asie a débarqué des navires pour se risquer sur le territoire du rat noir des villes. Il n’y a eu qu’un vainqueur : l’envahisseur. Aujourd’hui, deux espèces se disputent à nouveau la même niche écologique : l’ancien envahisseur et son ancêtre préhistorique. Les rats bruns ne tolèrent pas cette intrusion et réagissent, comme toutes les espèces animales face à leur version ancestrale, par un rejet systématique. (p. 239)

Lorsque les autorités de l'Afrique du Sud découvre plusieurs individus métamorphosés arborant des caractéristiques des Homo Erectus, ils font appel à une jeune scientifique pour tenter d'établir un diagnostic. Celui-ci s'avère être très alarmiste. Si rien n'est fait , ce sera le déclin de l'humanité. La pandémie se propage vite, la panique gagne le monde. Mais que faire de ces individus incapables de parler et imprévisibles ? La société est-elle prête à accueillir nos ancêtres ?
Un livre qui rappelle la puissance de la nature

Dans toutes les crises sanitaires, le public comme les politiques étaient prompts à pointer les errements des scientifiques et leur incapacité à fournir des scénarios indiscutables qui apporteraient des réponses fiables et permettraient d'anticiper l'avenir. Comme si une épidémie était une science exacte, prévisible et maîtrisable !