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Critique de oiseaulire


Des parents peu aimants ont exilé leur fils de seize ans à peine, aux Etats-Unis "parce qu'une bonne l'avait séduit et rendu père."
J'ai d'abord cru que l'auteur voulait subvertir les moeurs bourgeoises pour les ridiculiser, mais non, à tout prendre : il veut simplement mettre l'accent sur la candeur du héros et les risques qu'elle peut lui faire encourir.
Il est intéressant de voir comment Kafka, qui n'est jamais allé aux Etats-Unis, en rend une image convaincante et ubuesque à la fois à travers le regard neuf et exempt de préjugés du jeune Karl Rossmann.
Il s'agit là d'une oeuvre imaginaire, mais on la sent fortement documentée sur le fonctionnement monopolistique des grosses entreprises américaines, notamment les sociétés de fret et les grands hôtels. Kafka décrit le gigantisme des rues new yorkaises, leur agitation continuelle, la dureté du monde du travail avec ses journées de douze heures, le système électoral, le mode de vie des diverses classes sociales, depuis les capitaines d'industrie jusqu'aux miséreux faméliques.
On retrouve bien l'univers inexorable du Procès ou du Château : le sentiment d'immersion des personnages dans leur réalité ( leur cauchemar ?) est rendu avec intensité. Le jeune Karl malgré son courage et son opiniâtreté, doit faire face à un monde chaotique et dangereux.
La mise en place du roman est un peu lente. Mais tout prend rythme et force peu à peu jusqu'à l'abandon du héros par l'auteur, l'oeuvre étant inachevée.
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