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Critique de nilebeh


« On n'envie jamais les gens tristes. On les remarque. On s'assied loin, ravis de mesurer les kilomètres d'immunité qui nous tiennent à l'abri les uns des autres. »


Pas exactement un roman, pas vraiment une biographie, ce petit livre tente de restituer le vécu d'Erik Satie entre son entrée au conservatoire - d'où il sera exclu pour cause d'originalité et de non-respect des règles - et sa mort en 1925, seul, dans un taudis d'Arcueil, après une vie de bohème et d'absinthe, méconnu, moqué, peu considéré de son vivant. Comme il y a les poètes maudits, il y a les compositeurs maudits, ceux dont la vie d'excès, de création douloureuse, de bamboche et d'abandons n'aura au final jamais convaincu les contemporains.
Erik Satie traîne son chagrin parmi les artistes de Montmartre qu'il retrouve au « Chat noir » : le poète Contamine de la Tour, Alphonse Allais qui nous régale de ses aphorismes («  Un homme qui sait se rendre heureux avec une simple illusion est infiniment plus malin que celui qui se désespère avec la réalité »…) Caran d'Ache, Narcisse Lebeau. A « l'heure verte », celle de l'absinthe qui tue et qui rend fou, ils refont le monde, peintres, dessinateurs, musiciens, en guerre contre l'art policé, celui des concours de bon genre et de bon aloi, convenu, sans surprise.
A six ans, Erik a eu le chagrin de perdre sa mère, à douze ans d'avoir trouvé sa grand-mère morte en maillot de bain sur la plage : il en conclut que tous les hommes sont orphelins dans cette famille !

Viré du Conservatoire, il s'engage dans l'armée et, évidemment, n'en supportant pas les règles, il la quitte après s'être déclenché une pneumonie en restant torse nu dans le froid. Rebelle, original, marginal, désespérément triste. Il sera le contemporain du « Manifeste du symbolisme » et de la naissance du Coca-Cola en 1886. Faute d'argent, il arpente Paris et sa banlieue, jusqu'à Arcueil.

Écrit d'une plume vive et alerte comme un musicien en goguette, le texte restitue assez bien l'ambiance de ces années de bohème vécues par les artistes montmartrois, faisant alterner récit de l'auteur et passages en italique qu'on suppose réels. Mais c'est là que le bâts blesse : pourquoi ne donner aucune référence bibliographique, on n'a aucune idée de l'origine de ces citations, si ce sont des citation ?
Un livre au final assez agréable mais dont l'intérêt reste très moyen.

Lu dans le cadre des 68 1ères fois.
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