AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Darjeelingdo


«  On envie jamais les gens tristes. On les remarque. On s'assied loin, ravis de mesurer les kilomètres d'immunité qui nous tiennent à l'abri les uns des autres ».

Ainsi s'ouvre le roman que Stéphanie Kalfon consacre à Erik Satie: compositeur brillant, fantasque, incompris de ses pairs parce que trop novateur, «  égaré dans [son] siècle » a dit de lui son ami Debussy, et surtout, nous dit l'auteure, infiniment triste et dépressif mais le cachant toute sa vie à ses amis qui découvrent à sa mort avec effroi la chambre minuscule et crasseuse d'Arcueil où il a passé les 27 dernières années de sa vie.

Ce n'est pas vraiment une biographie mais plutôt une plongée dans la vie et l'époque de Satie, aussi déstructurée et déroutante que l'oeuvre du compositeur, comme autant de flashs éclairant la personnalité du musicien : la triste enfance, avec la perte de sa petite soeur et de sa mère alors qu'il n'a que six ans, l'incompréhension et le rejet des professeurs du Conservatoire, ses années dans les cabarets de Montmartre, son amitié admirative avec Debussy, l'alcool , la déchéance et l'extrême solitude enfin. le récit est ponctué de petites actualités de l'époque : la construction de la Tour Eiffel, la modernisation de Paris, l'Exposition universelle, et même Heudebert et la naissance de la biscotte ou l'invention du Coca Cola !

Une écriture poétique, musicale, traversée d'indications que le musicien notait sur ses partitions. J'ai trouvé cependant que l'auteure insistait presque uniquement sur cet aspect un peu sinistre et très solitaire du personnage alors qu'il a côtoyé énormément d'artistes de l'époque qui n'apparaissent pratiquement pas dans l'histoire . Reste qu'on referme ce portrait romanesque avec l'envie de réécouter la musique d'Erik Satie et d'en savoir plus sur le personnage, c'est déjà beaucoup .
Commenter  J’apprécie          71



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}