AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ZEObib


ZEObib
16 septembre 2013
" C'est une émeute. Une mutinerie.
C'est la force des choses.
Juste le pouvoir qui bascule pour quelques heures. "
Tout commence en prison, où les crevards, les prisonniers, ont pris le contrôle, en cet été 2003, été de canicule. Cissé va mourir, mourir en tentant de sauver un homme, le directeur. Ironie du sort pour cet enfant de banlieue devenu un monstre, devenu un crevard parmi d'autres. Alors l'instant de partir, instant de se souvenir.
Itinéraire d'un enfant pas gâté. Cissé naît et grandit en banlieue. Morosité, et grisaille. Une vie à chercher l'amour, une vie à chercher ses mots. Et lui, le grand maigre, qui sait écrire, il va petit à petit glisser, tomber, s'engouffrer dans le chemin de la violence et de la folie, accompagné par une voix, sa conscience, son inconscient, Dieu... Cette voix va le conduire de malheur en désastre.
" Il a dit que j'étais taillé comme un éthiopien avec mes dix kilos tout mouillé. J'étais qu'une tache, un handicapé du crâne. Un raté. "
Alors, Cissé, comme dans un geste de fureur désespérée, dans une affirmation de ce qu'il n'a jamais voulu être, une négation de ce qui lui colle à la peau. Il va la détruire. Il s'immole par le feu, là, en classe. Puis l'hôpital, puis le retour dans cette cité qu'il voudrait fuir. Avec son visage de monstre, de grand brûlé, il aurait pu espéré un nouveau départ. Mais le destin n'est pas clément pour les crevards. de déchéance en coup de folie, il se tracera une route vers la mort.

Un roman magnifique, une histoire incroyable. Loin des clichés habituellement véhiculés sur la Banlieue, l'auteur nous livre là un témoignage singulier et fort. Il nous montre que les jeunes habitent, et vivent en dehors de ces cases qu'on aimerait leur assigner. le héros, Cissé, aime l'opéra, et rêve d'amour idéal. Mais comment faire quand toute une société a déjà écrit pour vous le scénario, et qu'il passe forcément par la délinquance, la prison, la galère. Cet ouvrage inaugure un ton nouveau, et un rythme remarquable. Un rythme, ou plutôt un flow, tellement tout est musical, syncopé. Et l'histoire se déroule, comme le destin, incompressible, comme la peine des Crevards. Alors ce livre, on ne le lâche plus avant d'avoir pris cette claque que l'auteur nous assène.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}