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Critique de Fafa76130


Dans l'univers manga, je suis un novice. Je n'ai lu jusqu'à présent que le superbe " Léviathan ", huit clos spatial particulièrement oppressant et gore. Après avoir lu pléthore de critiques dithyrambiques sur Atsushi Kaneko et son oeuvre, j'ai poursuivi ma découverte en achetant le premier volume de sa dernière parution, " Evol " .


Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçu. Les premières pages ( scène d'ouverture hallucinante) donnent le ton. Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir. La frontière entre le bien et le mal est plus que floue. Ceux que l'on nomme officiellement " héros " , sont des super héros dotés de pouvoirs surnaturels ( purement héréditaires, on ne devient pas super héros, on hérite du pouvoir de ses parents) . En fait, on a plutôt affaire à des psychopathes criminels, convaincus d'agir pour le bien, dépourvus de la moindre empathie pour les gens qu'ils sont censés protéger. Pour couronner le tout, ils sont au service du maire de la ville, personnage ignoble et véreux. En gros, ils crament tous ceux qui se mettent en travers de leur route. Voilà pour le bien.


En ce qui concerne le " mal "( evol, avec une faute d'orthographe à la place d'evil ), les protagonistes principaux de l'histoire sont  trois  ados qui ont en commun le fait d'avoir raté leurs suicides respectifs. A leur réveil, ils constatent avec stupeur qu'ils ont acquis des pouvoirs surnaturels, un peu " nazes " certes, mais bien réels. Ces 2 critères et les évènements qu'ils vont connaître au fil du récit vont finir par les lier les uns aux autres et, à la fin, trop écoeurés, ils s'auto- proclament les " méchants " et prennent la décision de détruire ce monde décidément trop " pourri ".


Dans un style anarcho- punk jouissif, Kaneko brosse le portrait d'une société gangrenée par la corruption, le racisme et la violence, où les relations humaines semblent avoir disparu ( les deux " héros " ne se sont jamais parlé, ne communiquent pas).

Et puis surtout, il est question du mal être adolescent, de leur désespoir face à un monde qui n'a rien à leur offrir. On ne connaît pas les traumatismes qui ont poussé ces trois gamins au suicide ( sauf Akari qui reste tétanisée lorsque ses parents viennent la chercher et préfère s'enfuir de l' HP avec ses compagnons d'infortune. Maltraitance ? Inceste ? ).


Je vais donc me précipiter sur le 2eme volume et m'intéresser de plus près aux autres oeuvres de Monsieur Kaneko. Une belle révélation.


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