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Critique de Cielvariable


Quelle belle lecture! Je suis charmée par ce roman pris par hasard sur les rayons de ma bibliothèque municipale pour la seule raison qu'il y avait un chat sur la page couverture! Sans attente, sans avoir jamais lu de roman asiatique auparavant, sans même avoir lu la quatrième de couverture une deuxième fois (je l'avais fait rapidement à la bibliothèque, mais comme j'ai emprunté une dizaine de livres à la fois, je ne me souvenais pas de celui-ci). C'est peut-être pour cela que j'ai été aussi comblée par ma lecture : personne ne m'avait jamais parlé de ce petit bijou que j'avais entre les mains.

Dès le départ, l'histoire a de quoi plaire par son originalité : un jeune homme trentenaire qui apprend qu'il est condamné par un cancer du cerveau de stade avancé. Arrivant chez lui, il perd connaissance et se réveille devant une mine de chat inquiet et un étrange inconnu ayant la même apparence que lui-même, mais au look déjanté. Il apprendra vite que c'est le Diable en personne venu lui apprendre qu'il mourra le lendemain. Étrangement, ce Diable est bien différent des représentations occidentales (manipulateur, menteur, malveillant); bien sûr il est là pour proposer un arrangement au héros de l'histoire, bien sûr il y a toujours une contrepartie aux offres du Diable… mais ici, outre le fait qu'il soit particulièrement sympathique pour un être venu de l'Enfer, sa présence ne sera que bénéfique au narrateur qui aura l'occasion de réfléchir à sa vie avant de la perdre.
Ce court roman en est donc un avant tout de réflexion (tout en douceur et en humour) sur l'importance des choses en ce monde. Pour chaque 24 heures de vie supplémentaires accordées au narrateur par le Diable, ce dernier fait disparaître un élément du monde (à son choix, pas à celui du narrateur), mais en lui nommant avant et en lui laissant le temps de réflexion nécessaire pour évaluer le coût de cette perte pour l'Homme et une dernière chance également d'utiliser cet élément. Toutefois, comme le découvre bien rapidement le héros de cette histoire, ce n'est que lorsqu'on perd une chose que l'on découvre véritablement la place et l'importance qu'elle avait. le quatrième jour, le Diable proposera une journée de vie de plus en échange de la disparition des chats (c'est sur la quatrième de couverture, je ne dévoile donc pas un « punch »), cela fera beaucoup réagir et réfléchir le narrateur… tout comme les lecteurs amoureux des chats (dont je fais partie!). le narrateur prendra-t-il la décision de supprimer nos amis à quatre pattes de la surface de la planète?

Ce roman se lit d'un trait (153 pages), nous fait sourire, voire rigoler un peu, nous fait pleurer aussi en fin de parcours (surtout si nous avons vécu un deuil… humain ou animal), nous amène inévitablement à nous poser des questions, sans nous brusquer, comme si nous étions à la place du narrateur, à une ou plusieurs journées de notre propre disparition : comment donner un sens à sa vie? Quoi faire quand on sait que le temps est compté? Roman dépaysant (pas par son exotisme japonais – on se rend peu compte que le roman se déroule ailleurs) par la manière dont il est raconté, par le chemin qu'il nous fait traverser avant d'arriver à la conclusion de l'histoire (peut-être est-ce la culture japonaise qui transparaît dans l'écriture du récit?).

Je recommande fortement ce roman aux lecteurs désireux de parcourir une fiction qui sort de l'ordinaire, aux amoureux des chats qui y trouveront plus que leur compte, aux amateurs de belles histoires qui apportent un sentiment de plénitude, aux lecteurs qui sont en quête d'un récit habile, intelligent, bien ficelé.
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