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Critique de Colchik


David Small termine sa première année en tant que rabbin de la communauté juive de Barnard's Crossing dans le Massaschusetts. Passionné par l'étude des textes sacrés, attaché à l'expression d'une foi sincère ancrée dans la tradition, il accorde peu d'importance à son apparence et se refuse à jouer les utilités dans toutes les activités sociales organisées par les membres de sa communauté. C'est pourquoi, en dehors du président du conseil d'administration, Jacob Wasserman, il compte peu de soutiens et pressent que son contrat ne sera pas renouvelé. Au même moment, la jeune gouvernante des Serafino propriétaires d'un club de nuit, Elspeth Bleech, est retrouvée morte derrière le muret du parking de la synagogue. Lorsque le commissaire Hugh Lanigan informe David que le crime a été commis dans sa voiture, les choses prennent une tournure vraiment inquiétante pour le rabbin déjà mis en difficulté pour sa capacité à servir convenablement sa communauté. Bien vite sa qualité de principal suspect s'efface devant les soupçons qui pèsent sur Melvin Bronstein, un homme qui multiplie les aventures féminines pour échapper à sa solitude sexuelle. L'alliance inattendue du rabbin et du policier va permettre d'élucider une affaire qui risquait de provoquer de nombreux remous dans la petite ville balnéaire.
Cette première histoire du rabbin David Small a été publiée dans les années 1960 et inaugure la chronique de ses aventures à Barnard's Crossing. Harry Kemelman nous dépeint les moeurs de la communauté où officie le jeune rabbin avec beaucoup d'humour. Il dévoile les luttes d'influence entre ses membres, les jalousies et tensions, toute une agitation qui contraste avec la placidité de leur rabbin et sa tranquille assurance. le couple que forment David Small et sa femme Miriam montre que le sacerdoce n'exclut pas David des interrogations et des préoccupations propres à tous les individus vivant en société. Avec une certaine malice, il n'hésite pas à rappeler aux uns et aux autres que les rabbins ne sont pas châtrés et que le séminaire peut toujours trouver une solution pour les rabbins qui ont une femme trop moderne au goût de leur communauté.
Harry Kemelman n'occulte pas les réactions antisémites promptes à resurgir dans une petite ville provinciale quand un crime commis menace l'équilibre fragile de ses composantes sociales. Sans appuyer, il rappelle la lâcheté des coups de téléphone anonymes ou le venin des ragots colportés. Là encore, il traite du sujet avec humour en montrant l'initiative du président du conseil municipal de faire bénir les régates par le rabbin dans un quiproquo drôlatique.
Les aventures du rabbin se dégustent comme une leçon d'humanité et de tolérance, toute teintée de délicatesse et avec le plaisir d'une intrigue habilement ficelée.
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