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Critique de BVIALLET


Margrit Kennedy commence son intéressant traité par cette phrase paradoxale: « L'argent gouverne le monde ! Personne n'en doute. Mais qui gouverne l'argent ? Même les experts s'accordent rarement là-dessus... » Une chose est sûre ; notre système économique actuel souffre d'un défaut majeur : les intérêts, les intérêts d'intérêts et même les intérêts d'intérêts d'intérêts ! Ainsi se créent et se perpétuent les crises de dettes, les bulles spéculatives et autres affaires de subprimes et de créances pourries astucieusement, pour ne pas dire vicieusement, titrisées. Par la spéculation sur tout et n'importe quoi, par l'endettement exponentiel des états et par la création artificielle de monnaie, les « banksters » arrivent à créer de toutes pièces des crises à répétition qui sont de plus en plus importantes et de plus en plus catastrophiques (124 en 37 années), à détruire de la richesse, ce qui en réalité consiste à ruiner 99% d'une population pour enrichir toujours plus le petit pour cent des extrêmement riches, l'argent ne disparaissant pas, tout « détruit qu'il soit », mais changeant simplement de mains. Grâce aux intérêts cumulés, ils réussissent le tour de force de faire payer plus de dix fois le montant d'une dette à tous les pays qui se laissent prendre dans leurs rets !
Margrit Kennedy propose une alternative intelligente, crédible mais sans doute fort difficile à mettre en place vu le contexte : suppression pure et simple de l'intérêt, recours aux monnaies locales pour les échanges locaux, mise en place de SEL ( service d'échanges locaux sous forme de troc de services), en un mot, en arriver à une « monnaie durable », stable et sécurisante. Adossée à la véritable richesse du monde réel, cette monnaie serait sectorielle, ne rapporterait aucun intérêt et ne supporterait que des frais de « demeurage » (perte de 4% pour les dépôts à court terme et jusqu'à 8% pour les comptes courants, ceci pour empêcher que l'argent dorme et pour encourager le prêt). Grâce à ce système « révolutionnaire », elle estime que tout le monde pourrait gagner plus de 40% de pouvoir d'achat ! En effet, tout individu, même s'il n'a contracté aucun crédit doit rembourser ces fameuses « dettes » à ce niveau d'où l'incroyable aubaine que cela représenterait...
Thèse innovante, facile à lire, intéressante et même convaincante car étayée par de nombreux exemples d'initiatives locales (principalement en Allemagne, Autriche et Suisse). Mais saura-t-on négocier le virage avant le super-krach qui nous attend au tournant et aura-t-on le temps d'atterrir en douceur ? Margrit Kennedy semble y croire. le lecteur a quand même pas mal de doutes, d'autant plus que le plan d'ensemble des responsables « mondialistes » de cette situation n'est jamais ouvertement dénoncé.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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