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Critique de AnaisLouve


Dans le monde de l'hyper connectivité, la zone blanche est angoissante.
C'est sur ce concept que s'appuie la montée en tension de cette novella.
L'interprétation d'une addiction de notre temps, notre totale incapacité à nous passer du réseau, notre dépendance à ces « pop » de notifications, à ces barres qui nous relient au reste du monde.

Alvina est une jeune ingénieure informatique qui arrive dans un complexe militaro industriel très fermé, ultra sécurisé. Elle est là pour introduire un nouveau programme dans le système et va travailler de nuit.
La solitude est très présente, pesante, entre ces pages.
La solitude forcée par le travail nocturne, autant que par le contexte. Une base loin des habitations, une sensation d'être « nulle part », le peu de contact humain et d'interaction sociale couplée à l'absence de réseau internet et téléphonique, tout est fait pour nous mettre dans une situation d'isolement. de détresse.

Alvina fait beaucoup de cauchemars dont elle ne parle pas, qu'elle cache. Ses angoisses sont pourtant bien présentes, bien ancrées. Et la plume de l'auteur arrive parfaitement à nous faire ressentir ces émotions négatives, néfastes, qui la ronge petit à petit.

L'ambiance est sombre, glauque, malsaine. Les pages se tournent et les « et si » commencent.
Le doute s'insinue dans notre esprit, creuse son chemin, nous met en position de faiblesse.
Les thématiques du deuil, du suicide sont évoquées, exploitées, jetées au visage sans filet de sécurité. Ajouté au stress et à l'oppression ressentie pendant la lecture, on commence à se sentir mal à l'aise, mais c'est déjà trop tard, nous sommes ferrés, tel un poisson au bout de l'hameçon.

Alors il ne reste plus qu'à nous remonter à la surface.
Même si ici on a plutôt l'impression de plonger dans les ténèbres, opaques, nébuleuses, impalpables. On a du mal à démêler les scènes, tout se mélange, dans notre tête, dans celle d'Alvina. Qu'est ce qui est réel ? Qu'est ce qui est onirique ?
Mais après tout qu'est ce que la réalité ?

Un ouvrage court mais dense, très bien détaillé et parfaitement maitrisé. le sujet est sensible et traité de façon à faire monter le mal être et le sentiment d'angoisse.
Si j'ai eu du mal avec cette fin, j'ai apprécié le voyage et j'ai été subjuguée par le style presque trop réaliste, trop incisif, de l'auteur.
On s'y croirait vraiment !
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