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Critique de ASAI


ASAI
11 février 2024
Un roman nord-coréen assez récent paru chez Picquier aborde le sujet du sort de la population civile nord-coréenne dans les années 1990 . On peut imaginer que la situation n'a guère évolué depuis.
L'histoire fictive, bien qu'inspirée par des faits réels basés sur les témoignages recueillis par l'auteur, ainsi que sur ses propres expériences, raconte la déportation dans un camp de travail d'un jeune couple et de la mère de l'époux, sans que nul ne sache les raisons de cette sanction. Pas de condamnation par un tribunal (même improvisé), pas de sentence donc, sauf un débarquement au domicile du couple de deux policiers qui a ordre de les embarquer pour une destination inconnue.
La plus grande partie du roman est consacrée à la « vie » dans ce camp, puis à la fuite de l'époux Wonho, qui finit par être réfugié en Corée du Sud et retrouver sa femme (qu'on avait laissé pour morte au camp).
Puisque ceci est une chronique où l'on apporte son avis, je donne le mien : je n'ai pas été particulièrement ni remuée, ni bouleversée, ni attendrie (sauf par l'histoire du petit garçon). Alors j'imagine les réactions épouvantées des rares lecteurs de ces lignes.
Mais reprenons le début et le projet de l'auteure (ou ses intentions) : apporter un témoignage implacable sur l'infâmie, l'horreur absolue, l'humiliation, la déshumanisation complète de ces prisonniers. Mais son choix d'en faire une fiction, un roman avec des personnages fait (j'insiste à mes yeux) capoter le projet. Certes ce qu'elle décrit est abominable, barbare ; cependant, malheureusement, ce n'est pas nouveau (réplique : ce n'est pas une raison pour se taire ; réponse : oui, parlons-en) mais, ici, la romance gomme, affadit, les faits.
Car, le roman dégouline de situations et de personnages empreints d'un sentimentalisme mélodramatique qui m'ont sérieusement agacée et qui ont véritablement gâché ma lecture.
Ainsi, la relation triangulaire entre le couple et le bowiwon Chae, la première maternité, puis la seconde, le comportement du collègue de Chae, les bons prisonniers.
Et cette sorte de lassitude a été sans nul doute créée également par l'écriture. D'une part, elle est insupportable de répétitions (aussi bien dans les idées que dans le vocabulaire) , à force de vouloir donner moult détails qui cassent les émotions que pourrait ressentir le lecteur. D'autre part, elle relève d'un registre oral populaire (exemple : il y a, c'est, ça, que ce qu'on, etc…). Lourdeur et longueur pèsent et encombrent le récit qui perd ainsi la brutalité et la violence qu'il devrait porter.
Chronique sévère qui n'interdit pas de saluer l'auteure pour son travail.
Au sujet de la Corée du Nord, je recommande la lecture de « La Dénonciation « de Bandi paru chez Picquier également.
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