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Critique de Soie


Soie
12 novembre 2013
Recueil de nouvelles traduit du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet
Editions ZULMA, 2000, 148 pages


Le thème des nouvelles de ce recueil sont tout à la fois le couple - cette désastreuse entreprise - et la condition paysanne en Corée au début du XXème siècle.

Kim Yu-jong (1908 -1937) connait parfaitement son sujet puisqu' il abandonne à 23 ans la ville et l'université pour retourner à Sille, son village natal. Il y mène une vie vouée aux petites gens et à l'écriture, avant de mourir de la tuberculose à l'âge de 29 ans.

Côtoyant les ouvriers, les paysans et les marchands d'alcool ambulants, il prend conscience de la misère qui règne en milieu rural, situation aggravée par l'occupation japonaise.
Il fonde alors une école du soir pour permettre aux personnes analphabètes d'apprendre à lire et à écrire.

Auteur de 30 nouvelles et de 12 essais, il fut membre du groupe littéraire Guinhoe créé en 1933 et remporta en 1935 deux concours de jeunes écrivains organisés par les journaux Chosun Ilbo et Joseon Joongang Ilbo.

Sources : Note de l'éditeur et KBS World.

Une averse est un recueil de neuf nouvelles :
- Une averse
- Automne
- Les Camélias
- La Marmite
- C'est l'printemps !
- Ma femme
- Amour conjugal
- La Vagabonde
- Canicule

Un court lexique à la fin du recueil donne les définitions des quelques mots coréens figurant dans ces nouvelles.

Début du XXème siècle : Kim Yu-jong nous livre ici des scènes de la vie paysanne coréenne, où la misère quotidienne laisse peu de place à la tendresse. La discorde est au coeur de chacune de ses histoires, hommes et femmes passent leur temps à se déchirer.
Avec un sens de l'humour qui peut surprendre vu le contexte, mais parfaitement maîtrisé, l'auteur nous dépeint sans fard ni complaisance une réalité où la survie est un combat quotidien, avec toutes les dérives qui en découlent : criblés de dettes, les hommes se réfugient dans l'alcool et le jeu. Battues par leur mari, les femmes sont acculées à la prostitution (Une averse) ou sont vendues (Automne). À 16 ou 19 ans, elles n'ont la plupart du temps connu que la misère et sont exploitées par les hommes, que ce soit leur mari ou leur propre père (C'est l'printemps).
Dans La Marmite, le mari dépouille peu à peu sa femme au profit d'une marchande d'alcool ambulante avec laquelle il espère s'enfuir.
Néanmoins les femmes ne sont pas toujours présentées en victimes. Certaines se montrent retorses et manipulatrices.

Mais il y a parfois des retournements de situation et l'arroseur se retrouve arrosé.


Le style est vivant et haut en couleur, l'auteur n'hésitant pas à parler cru mais sachant aussi décrire avec poésie et délicatesse.

La dernière nouvelle, Canicule, est un peu à part, et, racontée sans fioritures, elle est aussi tragique que bouleversante.

Un recueil édifiant qui mérite d'être lu.

Lien : http://0ceanonox.blogspot.fr..
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