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Critique de Henri-l-oiseleur


S. King a tant fait pour se dévaloriser lui-même que parfois, on peut se demander pourquoi on l'aime. "Le fléau" est l'un des romans de lui que j'ai le plus souvent relu, en entier ou en partie, car les multiples scènes, personnages, situations, paysages, dialogues et autres, qui vous font parcourir en tous sens l'Amérique, sont infiniment attachants, parfois inoubliables (Tom Cullen). King, on ne sait comment, malgré la traduction parfois, réussit le tour de magie de faire de ses personnages des amis du lecteur, avec qui il a envie de passer du temps, qu'il a envie de revoir, et sur les défauts de qui il passe avec indulgence. Ce roman-fleuve est un bon endroit pour se baigner.

La destruction de notre monde technique et rationnel laisse en place deux forces surnaturelles et absolument irrationnelles, l'une mauvaise, héritant de tout ce que nous avons créé de pire, l'autre bonne, fragile, vulnérable, mais aussi humaine que l'autre. On pourrait croire que King tombe dans le manichéisme ou même dans une sorte de foi chrétienne à sa sauce, mais son roman est si long, si fouillé, si méticuleusement dessiné et conçu, que le lecteur entre aussi facilement dans les raisons des méchants que dans celles des bons - ceci est la caractéristique d'un grand roman. Il entre de la folie et de la faiblesse dans le mal, comme on le voit au personnage de La Poubelle, de Nadine, ou même de Flagg, mais aussi dans le bien, car la prophétesse du "bon camp", Mère Abigaïl, n'est guère solide non plus. De cette compréhension profonde de l'humain, King se dépêtre comme il peut, à la toute fin, par un procédé de "deus ex machina" peu convaincant mais indispensable, qui a au moins l'avantage de laisser en vie presque tous ceux à qui nous nous sommes attachés.

Mise à part cette critique de la fin, je dirais que je ne suis pas au bout de mes inlassables relectures du Fléau.
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