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Critique de Yanoune


The Walking dead... Ou le comics que bin.. Comme ça laisse un goût amer en bouche.

Pitch :
Un gars, flic de son état, Rick Grimes, se réveille à l'hosto après un long coma... Et heuuuu. le réveil est difficile. Très. le monde s'est écroulé... hordes de zombies. Il comprend pas bien (normal)... et se décide à chercher femme et enfant... faut bien se raccrocher à quelque chose mon pauvre Rick.

Walking dead... invasion de zombie... merveilleux... même si y a des trucs qui collent pas... des gros manques, des oublis (des trucs faciles).
Mais le fait de devoir survivre dans un monde qui part en cacahuète me plaît bien... et j'imagine, et ça me fait sourire... parce que la métaphore est belle... parce que ce n'est que ça... une métaphore pour ce qu'est devenue notre vie, notre société... et j'aimerais que la métaphore disparaisse pour faire place à la réalité.. l'horrible réalité, l'horreur la plus totale la plus complète... et de nouveau ça me fait sourire.

Et ce n'est pas nouveau, l'horreur en guise de métaphore, le cinéma d'horreur des années 70/80 était très doué pour ça, là c'est le comics. le comics qui reprend les même ficelles, ces ficelles pour nous parler d'un monde, d'une situation aberrante, d'une société aberrante, et nous les montrer comme ça en loucedé.. Certains ne verront rien, d'autres ne verront que trop bien de quoi il s'agit...

Se retrouver à devoir survivre... là dans le dur, sans faux semblant, sans rien d'autre... puisque de toute façon c'est ce que nous vivons tous les jours... la plus grande partie de la population est en mode survie.. même si personne ne le croit, ne le voit, ne le comprend. Au moins là, ça serait dans l'open, sans hypocrisie, réalité vraie... et ce qui me défrise c'est que c'est déjà vieux Walking dead...
Si le comics se met à être prémonitoire et intelligent on est pas sorti le cul des ronces...

Oui déjà vieux, et maintenant c'est pire... Pire qu'à l'époque, mais déjà la sonnette d'alarme, que personne n'écoute, parce que c'est plus confortable, parce que nous sommes des zombies... parce que beaucoup ne veulent pas voir, ne peuvent pas voir.. parce que sinon y reste plus rien... rien d'autre que se foutre en l'air...
Le réveil est difficile... parlez en à Rick Grimes ou à Cypher dans Matrix... « Ignorance is bliss... ».. tient encore la même histoire... une histoire métaphorique, pour parler d'une société qui crée des zombies...

Oui malgré l'horreur, ça me plaît bien... que tout se casse la gueule...
Plus de cette civilisation... que le système tombe... que tout tombe.. que la vie ne soit plus qu'un champ de ruine... et qu'on se retrouve tous à la même enseigne.. tous...
Plus de jeunes de vieux, de riches de pauvres.. plus de travailleurs, chômeurs... plus aucune de ces cases dans lesquelles on a foutue les gens... on rase gratis, et pour tout un chacun...
— Tain t'es glauque...
— Oui et ?... tu trouves que le monde dans lequel nous vivons n'est pas glauque ? N'est pas horrible ? Monstrueux ? Ne broie personne ? Est juste ? Équitable peut-être ?
— Heu non...
— Bin voilà... ce genre de trucs ça a tendance à rendre glauque... D'une manière ou d'une autre.
— Je te voyais plus bisounours...
— Aussi, l'un n'empêche pas l'autre... une bisounours face au monde, et qui ne peut en aucun cas l'être... qui devient donc glauque...

Et Walking dead c'est tout à fait ça... souvent on entend « on ne vit pas dans un monde bisounours » non... nous vivons dans un monde de Walking dead... Perso je préférais vivre dans un monde de bisounours... il paraîtrait que ce n'est pas possible. Remarquez on récolte ce que l'on sème.
— Mais dis-moi t'es pleine de dictons cons.
— Oui.. et pas si con au final... une métaphore...

Parce que l'horreur n'est pas là où on le pense... ce n'est pas le zombie l'horreur... ce n'est pas la survie, trouver à bouffer, trouver un endroit où dormir, non...
L'horreur vient des autres, des autres humains... l'horreur vient l'humanité... enfin ce qu'on nomme humanité...
A cause de leur bêtise, de leur envie, de leur peur, de leur égoïsme, de leur folie, de leur rêve, de leur ignorance... ou même de leur bienveillance...
La violence du monde dans l'open, sans voile pudique, réelle pour ce qu'elle est... vivre tous les jours et survivre à cette journée... pour des choses si simples, pour bouffer, pour protéger les siens, pour avoir un toit sur la tête... une nuit de répit, et continuer, recommencer un autre jour... et je pouffe...

Voir l'autre pour ce qu'il fait, pas ce qu'il veut faire croire, voir ce qu'il croit, et surtout pas ce qu'il dit.. Les mots n'ont plus aucune valeur, seuls les actes comptent. Ce que je me tue à dire...
Je tue ou je ne tue pas, je sauve ou je ne sauve pas, j'aide ou je n'aide pas...
Les mots en oppositions aux actes.
Les croyances en oppositions aux actes.

Oui je pouffe parce que ça me fait furieusement penser, non pas à des zombies... non... Ou alors ce sont nous les zombies pour ne pas nous rendre compte que nous sommes en plein dedans... Virez le zombie qu'est ce qui reste ?

Et quand c'est trop dur... trop abominable, trop monstrueux... quand les émotions submergent, que la rage, la gerbe est au bord des lèvres... hop un petit moment zombie, pour se détendre.. pour remettre dans le contexte, pour faire descendre la tension.. le côté « hou hou zombies » avec le mouvement de la main. Et la tension descend, la gerbe reflue pour une seconde, juste une seconde... parce que c'est gentil de vouloir nous faire penser à autre chose, faire la pirouette, la cabriole, détourner l'attention... mais le cerveau n'arrête jamais de penser... sinon on est mort, ou l'on devient le zombie de l'histoire...

Walking dead, une histoire de zombie ?
Nan rien à voir...
Une histoire d'inhumanité... celle de l'homme dans toute sa splendeur...
Dans toute sa bassesse...
Dans toute sa réalité... Sans aucune métaphore.
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