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Critique de DOMS


Années 50, Andoun est une jeune fille qui vit au Cameroun.
Elle quitte vite sa famille pour s'installer chez sa soeur à Douala, son père lui a dit que là elle pourra aller à l'école. Un rêve avorté par la décision du beau-frère, l'école ? Trop cher pour y mettre les filles. Elle doit aider sa soeur et s'occuper des enfants et de la maison

Mais elle s'est laissée séduire lors de sa première vraie sortie par un beau jeune homme portant l'habit militaire. Quel bonheur pour lui cette belle jeune fllle encore vierge. Tout est à découvrir, à lui faire découvrir.
Lorsque quelques semaines plus tard elle se rend compte qu'elle est enceinte et lui demande de prendre ses responsabilités, il n'a qu'une réaction, la fuite.
Comment annoncer à sa famille cette infamie. Car lorsque chacun saura qu'elle attend un enfant, il n'y aura plus de mariage possible. Dans sa communauté cela ne se fait pas.
Ne lui reste qu'à essayer de cacher sa grossesse et aller accoucher ailleurs. Retour à la case départ.
Hélas, ce nest pas si facile. Une fois son péché découvert, elle doit obéir à son père, qui lui a trouvé un mari... Elle doit se rendre dans cette nouvelle famille avec sa petite fille.
Comment imaginer que cette jeune femme qui rêve de liberté pourrait accepter de devenir l'épouse d'un homme qu'elle n'aime pas, et qui en plus sent si fort le poisson.
Après avoir essayé de se plier aux traditions, essayé de vivre avec cet homme qu'elle ne veut pas, dans une famille étrangère à ses aspirations, elle quitte tout pour tenter de vivre ses rêves.

Qu'il est compliqué pour ces jeunes femmes de vivre libres, sans blesser ou provoquer leurs familles.
Elle trouve un travail qui lui permet de faire vivre sa fille, mais rêve de faire des études à Paris pour monter son institut de beauté une fois qu'elle sera de retour au pays.
C'est sans compter sur la paresse et les mensonges du frère qui n'hésite pas à voler sa propre soeur, sur la belle-soeur qui rechigne à apporter son aide sans recevoir de contrepartie, sans compter sur l'argent qu'il faut envoyer chaque mois à la famille restée au pays, sans compter sur tous ceux qui veulent respecter les traditions et qui ne souhaitent pas que d'autres sortent du chemin tout tracé par les pères, les hommes de la famille, les contraintes pécuniaires.
En fait d'institut de beauté, et malgré ses diplômes, c'est dans les tours de bureaux qu'elle va passer sa vie à faire le ménage, rejetée par les employeurs potentiels en raison de sa couleur de peau. Ce qui démontre une fois de plus que l'on assigne parfois les femmes et les hommes à une condition dans laquelle nous les imaginons sans même savoir ce dont ils sont réellement capables.
J'ai trouvé intéressante cette façon de nous montrer les rêves de ceux que nous continuons à appeler des migrants sans toujours nous rendre compte des difficultés qu'ils ont à traverser.
Comment s'intégrer, s'adapter, si l'on reste prisonnier de ses habitudes, de ses traditions.
Ces traditions qui empêchent de vivre une vie normale tant elles sont contraignantes et imposées à toutes les femmes, y compris par celles qui en ont également souffert.
Pourtant, rien de vraiment nouveau dans ce roman. Seule une façon d'en parler, une écriture, qui donnent envie de continuer sa lecture en espérant qu'elle pourra voir enfin le bout du tunnel, sans se laisser enfermer par les règles dictées par les hommes.
https://domiclire.wordpress.com/2024/05/23/et-refleurir-kiyemis/

Lien : https://domiclire.wordpress...
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