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Critique de Voirac


« L'AIR DE LA TERRE D'ISRAËL (DEVRAIT) APPORTE(R DE) LA SAGESSE À L'HOMME »
Un livre courageux et éclairé écrit par un avocat, français et juif, athée, ancien président du CRIF.
La première partie du livre argumente l'idée qu'un juif devrait être « citoyen national à l'extérieur et juif à la maison » : « Se positionner d'office en victime potentielle parce que notre mémoire n'agit plus que comme signal d'alerte maximale dès que l'un des nôtres est agressé me paraît inopportun et dangereux. Inopportun parce que cela tend à souligner notre différence alors que nous sommes d'abord et avant tout des citoyens comme les autres. Dangereux parce que cela fait le jeu de ceux qui sont persuadés que nous sommes différents, trouvant alors prétexte aux attitudes hostiles que l'on sait »
Puis l'auteur fait un rappel historique de la création de l'état hébreux. La Palestine était sous mandat britannique après le démantèlement de l'empire ottoman en 1918 : elle comportait alors 170.000 habitants membres d'une nation arabe sans état défini ni autorité centrale. Dès 1923, le gouvernement anglais propose aux organisations sionistes la création d'un État Hébreu, ce qui sera réalisé par l'ONU en 1948. Progressivement l'escalade du terrorisme et de la violence, la politique de l'oeil pour l'oeil et dent pour dent a amené la situation actuelle. Or, le terrorisme ne peut se combattre que par la population elle-même. Il faudrait donc que la population palestinienne ait la maturité suffisante pour organiser des partis politiques cohérents et déterminés.
L'auteur analyse les causes de la situation actuelle de la façon suivante :
–Du côté Israélien : une population longtemps enfermée derrière des frontières closes située au milieu de pays arabes et vivant les autres comme des ennemis potentiels. Une population disparate formée de juifs venant de tout pays et de toute culture. Un système électoral absurde avec éparpillement des partis politiques engendrant une absence de projet politique fort. Des ministres recrutés essentiellement dans l'armée, (livre écrit en 2002), seule institution centralisée hiérarchisée devenue colonne vertébrale de l'État.
-Du côté palestinien : l'absence de soutien réel de l'ensemble des pays arabes. Une jeunesse importante qui se sent captive et humiliée par la situation économique, qui se considère soit comme occupée soit comme réfugiée. L'absence de reconnaissance d'un État palestinien par Israël. Des dirigeants qui conservent le contrôle absolu des ressources budgétaires et des subventions internationales.
La solution proposée est celle de deux états souverains sur une terre commune, organisée soit en fédération soit en confédération avec la nécessité d'être des états laïques avec séparation de l'église et de l'État. Jérusalem, centre historique de la majeure partie du monothéisme, doit être considérée comme une capitale multiconfessionnelle ouverte à tous, symbole de la fraternité retrouvée.
Un opuscule sage et éclairant.
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