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Critique de StCyr


L'oiseau bariolé tire son nom, si l'on en croit les propos de l'auteur dans la préface de son oeuvre, d'une pratique paysanne fort cruelle. On capture un oiseau, on le peint des couleurs les plus vives, et on le relâche parmi ses congénères, qui, malgré son chant, ne le reconnaissant pas comme étant de leur espèce, saisi par la crainte et l'incompréhension, ne tardent pas à le tuer. C'est le sort qui menace le jeune narrateur de cette histoire, envoyé par ses parents, qui pensaient le mettre à l'abri à la campagne en le plaçant dans une famille d'accueil, alors que la guerre fait rage. La femme qui s'occupait de lui décède très vite; débute alors un long chemin émaillé de tribulations et d'adversités que lui vaut son physique noiraud, qualifié de bohémien ou de juif, et qui éveille l'hostilité et la méchanceté de la populace.

Les paysans polonais y sont décrits comme des êtres arriérés dans leur mode de vie, abjectes d'inhumanité, superstitieux dans leur croyance, bestiaux dans leur appétits, cruels jusqu'au sadisme, collaborant servilement avec l'occupant nazi. le roman, l'autobiographie romancée, le mystère demeure tant la personnalité de l'auteur est complexe, est composé de chapitres assez indépendants les uns des autres, c'est l'horreur des tableaux qui en assure la cohésion, cette succession effroyable et écoeurante de turpitudes, de sévices, de massacres. L'auteur et sa famille a survécu grâce à la bonté de polonais de l'est du pays, pourtant à la lecture du texte parût en 1967, on a l'impression d'un procès à charge de la paysannerie polonaise, alors que l'armée de "libération" soviétique est décrite avec une certaine complaisance.

L'intérêt principal de cette oeuvre réside dans le regard naïf et versatile que l'enfant porte sur ce monde incompréhensible qui le rejette. L'oiseau bariolé est un livre atroce, dérangeant et controversé, qui pêche par un certain manque d'unité et par la noirceur complète du tableau proposé.
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