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Critique de Shaynning


Depuis quelques temps, j'aime bien papillonner ça et là entre les tranche-de-vie seinen ou josei, ces mangas réalistes qui s'intéressent à des aspects sociaux ou culturels de personnages japonais ou coréen. Ils ont quelque chose de léger et d'accessible qui fait du bien, et qui donne un autre visage aux pays asiatiques. Dans cette optique, je suis tombée sur ce premier tome d'une série avec comme sujets la cuisine et l'univers clos des geishas, plus précisément les "Maïkos", des appentis-geisha de la région de Kyoto, dans un cadre contemporain.


Kiyo est entrée dans une école formant des geisha avec sa meilleure amie, dans l'intention de devenir maïkos. Ce sont des artistes polyvalentes dont la maitrise de multiples arts traditionnels japonais se fait sur de longues années. Les apprentis vivent dans une "okiya", une maison géré par une "mère" ( une geisha d'expérience) où elles vivent en groupe et dont tous les espaces sont collectifs. Dans la petite okiya où Kiyo et son amie Su vivent, la cuisinière vient de se blesser davantage au dos, ne pouvant plus, dès lors, s'occuper des repas. Lasse et dégoutées des bentos de dépanneurs/supérette, Kiyo se propose alors de prendre en charge les repas et ce, d'autant plus qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle. On lui a en effet fait savoir qu'elle n'avait pas ce qu'il fallait pour être maïko...En revanche, elle a de bonnes bases en cuisine.


Nous suivons Kiyo dans son train-train culinaire dans la maisonnée. Entre deux recettes, nous en apprenons sur ses origines, mais on se heurte aussi à ses petits tracas domestiques. Kiyo n'a que 16 ans, elle devrait donc être en classe. Ce simple élément est un enjeu en lui-même, notamment quand un policier la prend pour une fugueuse, alors qu'elle ne faisait que son épicerie.


Kiyo et les autres personnages féminins ont de petits corps, des têtes très rondes et une bouille enfantine. Je trouvais qu'avec un graphisme aussi "mignon" et un sujet aussi féminin que ce manga soit classé "shonen", je le trouve beaucoup plus "shojo". La vie dans l'okiya est paisible, bon-enfant, il n'est pas question de rivalités intestines, de jalousies ou de chamailleries, ce qui en soit est très apprécié: C'est désolant la surreprésentation de la mésentente féminine, c'est donc bien d'en avoir des positives de temps en temps. Il faut aussi dire qu'une okiya est une maison "familiale", on y vit ensemble. Les jeunes femmes sont donc aussi des "soeurs", en un sens.


Bien sur, on en apprend sur le monde mystérieux des geishas. C'est la première fois que j'en croise dans un manga à l'époque contemporaine, mais j'en ai entendu parlé dans l'un des livres de la collection "Mon Histoire" de la maison Gallimard, intitulé "Maïko: Journal d'une apprenti-geisha". Les deux livres ont des éléments communs. On y parle des vêtements, on y parle de ces drôles d'oreillers très minces sur lesquels les maïkos dorment pour ne pas défaire leur coiffure ( qui est longue à faire et peut durer une semaine si on est prudente), on y parle des okiyas et de leur aspect familial. Dans les deux cas, être maïko, devenir geisha, est une vocation.


J'ai bien hâte d'en apprendre plus dans cette série, qui est une vraie petite douceur, rempli de superbes kimonos, de plats à l'apparence succulente et de péripéties du quotidien.


Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire, 12-15 ans+ **Mais les 10-12 du lectorat intermédiaire qui s'y intéresseront pourraient très bien le lire aussi.
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