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Critique de Mamy_Poppins


J'avais été déçue par Les démoniaques du même auteur, qui, hormis l'extrême violence de l'incipit, ne m'a pas plus emballée que ça. Trop de complaisance, trop de tentatives de titiller les bas instincts du lecteur, une héroïne pas assez finement dépeinte.
J'ai quand même décidé de lire le manufacturier, ne serait-ce que pour vérifier si ma première impression se confirmait.
C'était mal parti dès la couverture : un bandeau "inspiré de faits réels" (j'ai horreur de cela, comme si le fait que la fiction s'appuie sur la réalité donnait une caution littéraire), une citation grandiloquente un peu ridicule. Derrière, je retrouve les mots "addictif" et "haletant" qu'on nous sert à toutes les sauces aujourd'hui.
J'ai tout de même attaqué ce pavé dense et nerveux.
Je ressors de ma lecture avec une meilleure impression que pour le précédent. L'intrigue est très bien menée, bien que cédant parfois à quelques facilités, les différents protagonistes s'approchent peu à peu les uns des autres et on se laisse happer par cette histoire.
Certes la violence est très présente, jusqu'à l'écoeurement parfois, mais elle est plus "justifiée" que dans Les démoniaques, même si certains passages n'avaient pas besoin d'être aussi détaillés dans l'horreur.
La plongée dans les conflits de l'ex-Yougoslavie est terrifiante et on mesure petit à petit à quel point la situation est inextricable et que cela risque de perdurer encore longtemps. La mécanique implacable qui se met en place, entre prostitution, drogue, trafics et politique enferme le lecteur dans un presque huit-clos insoutenable. On assiste impuissant à la mise en route d'un engrenage fatal.
J'ai été parfois dérangée par une phrase ici ou là, qui balançait des idées un peu nauséabondes, l'air de rien. J'espère qu'elles ne reflètent pas les convictions de l'auteur.
Côté écriture, rien à redire, Köping livre un texte léché, travaillé. J'ai trouvé amusant qu'il mette systématiquement un tiret à tous les nombres (deux-cents, trois-mille...).
Il y a un peu d'Ellroy, un peu de Grangé, dans son style, ça se lit bien.
Bref, je lirai sans doute son prochain ouvrage.
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