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Critique de Kmye


Kmye
26 février 2024
J'avais adoré lire "l'exilé" à la sortie, donc j'étais ravie de retrouver la patte graphique si singulière d'Erik Kriek, toujours aux éditions Anspach.
Je me doutais d'avance que ce nouveau récit allait moins me plaire, par la nature des thématiques abordées, mais je m'y suis toutefois lancée avec plaisir.
Pour la blague, j'ai trouvé que la couverture faisait très Burns, très esprit éditions Cornélius (ce qui n'est pas une mauvaise chose ni tout à fait délirant dans l'idée).

Comme je m'y attendais, j'ai en effet été moins touchée par ce one-shot se déroulant dans la campagne néerlandaise, autour d'un couple frappé par un deuil terrible. Environ six ans auparavant, Huub et Sara ont perdu leur fils unique à la suite d'un accident. On comprend rapidement que si Huub a réussi à avancer, Sara n'arrive pas à s'extirper de son deuil, qui la dévore. Elle n'a plus d'envie, ni d'inspiration pour peindre, elle qui touchait une carrière internationale du bout des doigts.
Suite au décès d'un grand-oncle d'Huub, le couple quitte Amsterdam pour la campagne profonde. La maison a besoin de gros travaux et Huub, architecte, s'y attèle avec entrain. Sara, elle, semble plus fascinée par la sombre forêt qui les entoure, dérivant doucement vers la folie...

Si l'histoire en elle-même de m'a pas touchée plus que ça, j'ai trouvé intéressant le parallèle entre l'aspect irrémédiable du deuil de Sara, qui la fait graduellement basculer dans la folie, dans les visions et malgré toute l'horreur autour, vers son fol espoir de rejoindre son fils.
D'ailleurs, malgré l'évidence d'un élément fantastique, voire horrifique, on pourrait presque se demander si les personnages n'ont pas "juste" eu des hallucinations et que tout s'est déroulé de façon tristement rationnelle. J'ai bien aimé cette ambivalence jusqu'au bout du récit, le fait de ne pas trop s'appuyer sur le surnaturel : juste assez pour nous faire froid dans le dos et faire avancer l'intrigue, mais pas jusqu'à trop nous en dévoiler.

En résumé, une narration toujours bien maîtrisée et un univers graphique toujours aussi beau et percutant. Vivement le prochain !
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