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Critique de April-the-seven


On m'avait prévenu que la transition entre le tome 4 et le tome 5 était brutale. Eh bien je n'aurais jamais cru que ça me heurterait autant (je vous préviens, il va y avoir du spoiler !). J'ai enchaîné ce roman juste après le précédent, car il me fallait la suite. Je n'ai pas été déçue du voyage. Mais au lieu d'y trouver des vannes, j'y ai trouvé des larmes.

Dans le Subtil Parfum du Soufre, nous laissions Ombe et Jasper le soir de Noël, durant un rendez-vous qui tournait plutôt bien. Ombe qui d'habitude l'évite comme la peste et le rembarre à tout bout de champ semble avoir trouvé la paix en sa présence. Notre attendrissement est de courte durée, car nous retrouvons juste après Jasper à l'hôpital. Walter et Mademoiselle Rose lui apprennent qu'il a réchappé à une tentative d'assassinat. Ombe, elle, n'a pas eu cette chance.

C'était très bizarre, je n'ai pas vraiment réagi quand j'ai appris ça. Pourquoi ? Simplement parce que ça me semblait impossible, c'était trop brutal. Nous suivions Ombe depuis 2 tomes, Erik L'Homme allait bien se débrouiller pour la ressusciter, ou quelque chose dans ce goût-là. Non ? En réalité, j'étais en plein dans le déni. J'ai même demandé à une amie ce qu'il en était, et elle m'a confirmé “oui, oui, Ombe est bien morte”. Hum… là c'était le CHOC !

Bref, je poursuis mon laïus. Jasper doit donc faire avec l'absence de son amie, mais alors que l'Association tient à le laisser en dehors de ce qui se trame chez les Paranormaux, lui décide qu'il ne peut en être ainsi et fait cavalier seul. Son but ? Venger Ombe en exterminant celui qui les a attaqués. S'ensuit une course-poursuite haletante, où les prédispositions du jeune homme vont être mises à rude épreuve.

Il y a tant de belles choses à dire sur ce cinquième opus ! Déjà, il est beaucoup plus sombre que les autres. Je me suis sentie vraiment déprimée. C'est comme si le tome 5 signait un nouveau cycle, comme si Erik L'Homme avait cherché à faire passer la saga à un cran supérieur, afin de donner l'impression que les 4 premiers tomes sont le passé et que les choses sérieuses vont vraiment pouvoir commencer. C'est un poil flippant dit comme ça, mais c'est mon ressenti.

J'aime particulièrement la façon dont Jasper manipule la magie. Il lui donne une personnalité, une âme. La magie devient presque logique, scientifique, comme apprendre à jouer d'un instrument de musique. On pourrait facilement y croire. Petit aparté pour parler de Fafnir, le sortilège conçu par Jasper. J'ai trouvé ça brillant, drôle et vraiment original. Au travers de Jasper, la magie donne vraiment l'impression d'être vivante.

On a aussi la chance de suivre de brèves scènes qui se passent au 13 rue Horla, entre Rose et Walter. Des personnages toujours en arrière-plan habituellement, mais qu'on trouve plus humains et vulnérables, ici. Ça montre que l'Association est fragilisée, ça nous fait craindre le pire pour la suite !

Jasper, quant à lui, vit un véritable parcours du combattant. Il est en deuil et c'est assez déprimant de devoir gérer sa propre peine (en temps que lecteur et admirateur de Pierre Bottero) et celle d'un personnage aussi attachant que lui. Il y a cependant quelques petits traits d'humour qui nous font rire à travers nos larmes, et qui rend le tout encore plus captivant. Plus on avance dans la lecture, plus on se rend compte qu'il reprend du poil de la bête. Et les jeux de mots s'enchaînent, les références (notamment à Twilight ou le Seigneur des anneaux) se multiplient. J'ai fini par bien me bidonner. L'humour d'Erik L'Homme est toujours au rendez-vous et j'y suis particulièrement sensible.

C'est un très bel hommage qu'Erik L'Homme a adressé à son ami décédé. Durant 200 pages, la fiction et la réalité se mêlent pour rendre le tout déchirant, car on a l'impression qu'il fait son deuil à travers cette histoire. J'ai conscience qu'Erik n'aurait pas pu continuer à exploiter Ombe. Elle appartenait à Pierre Bottero. Mais en décidant de l'évincer, il l'a rendue un peu intemporelle, presque immortelle. J'aime cette figure qui lui est attribuée. Elle est là sans l'être. Les échanges entre elle et Jasper sont juste énormes. Erik L'Homme a très bien dépeint ce qui aurait pu se dire. Encore une fois, un très bel hommage. Monsieur Bottero aurait sans doute été très fier.

En résumé, une histoire… toujours aussi extraordinaire, une trame qui fait un bond en avant et qui se veut de plus en plus addictive, mais aussi un roman poignant. Un dernier hommage qui laisse flotter les souvenirs d'une belle amitié au travers de Jasper et Ombe. Je suis totalement séduite par ce nouvel opus, même si l'ambiance qui imprègne l'entièreté du roman est très différente de celle à laquelle on nous a habitués.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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