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Critique de Caalfein


Si le tome 1 Play m'avait quelque peu déçue par un certain manque d'action et trop de réflexions ou de tergiversations de la part du héros Henrik Pettersson, le tome 2 a enfin répondu à une partie de mes attentes. Il m'a cependant fallu tenir jusqu'à la cinquantième page pour sentir ce roman frétiller du genoux puis prendre son envol.
Au début en effet, rebelote avec une construction narrative qui m'avait souvent exaspérée dans le premier opus. Anders de la Motte passe de ce qui arrive à HP à ce que vit son autre personnage centrale, Rebecca Normén, sans transition. Il pousse même son délire jusqu'à enchaîner souvent un paragraphe après l'autre comme s'il s'agissait de la suite d'une même phrase alors qu'on transite entre HP et Becca. En outre, à chaque entame de chapitre, on a droit à une incise dont le sens et l'origine sont un mystère pendant tout ou partie du livre.
Alors inévitablement, sur les cinquante premières pages je me suis dis "ça recommence et ça va être laborieux d'arriver au bout", mais ces points d'achoppements n'ont plus eu aucune importance ensuite, parce que l'intrigue m'a nettement plus intéressée que celle de "Play". J'ai même apprécié toutes ces particularités narratives considérant qu'elles favorisent l'ambiguïté et participent à alimenter nos questionnements et nos doutes. Charge cependant au lecteur de bien rester attentif et de ne pas perdre le fil.
J'ajoute que la façon dont l'auteur amène les histoires des deux héros à converger est bien fichue, même si j'ai l'impression qu'il me manque un élément comme souvent dans cette aventure. Je me dis cependant que tout s'expliquera dans le dernier tome, en espérant ne pas trop en attendre. Après tout, si les éléments manquent c'est peut-être tout simplement parce qu'ils sont le résultat d'une incohérence ou d'un raccourci trop vite pris. Dans ce cas, ce serait décevant. Anders de la Motte paraît tellement tout maîtriser tel le Maître du Jeu...
L'intrigue est ici bien mieux ficelée que dans le premier tome. Il y a plus de fond et d'action. Par ailleurs, les nombreux rebondissements auxquels on ne s'attend pas et ce jusqu'à la dernière ligne, nous tiennent en haleine. C'est un imbroglio passionnant qui nous incite à croire à un final en apothéose avec une vérité qui devrait nous scotcher. D'autant plus que "Buzz" ne répond à aucune question née pendant et à l'issue du premier tome. Au contraire, il vient en ajouter. On a même l'impression de s'éloigner du sujet car à la différence de "Play", le Jeu est absent ou presque. On se doute qu'il est tapi quelque part et que rien ne lui échappe. Il est probable qu'il tire encore toute les ficelles de ce qui arrive à HP et Becca mais il n'est qu'une ombre. Terminés les échanges avec le Maître du Jeu, les missions, les vidéos ainsi que les hypothèses et les questionnements vains de geek presque omniprésents dans le tome 1. Pour ma part, j'ai préféré.
S'agissant des personnages, on note une évolution chez Henrik, plus posé et réfléchi. le côté chien fou est presque gommé laissant prédominer sa détermination, sa malice et son intelligence. Fini donc la tête à claques exaspérante. Je regrette en revanche que Rebecca n'aie pas pris de l'envergure. Cette fille a pourtant quelques fulgurances d'actions qui montrent qu'elle en a sous la pédale et une psychologie plutôt complexe qui n'est que survolée. Est-ce que Anders de la Motte a prévu quelque chose la concernant dans le dernier tome ? Rien n'est moins sûr. Je pensais que ce serait déjà le cas dans celui-ci et je me suis trompée.
"Buzz" est un thriller rocambolesque et palpitant, dans lequel, encore une fois, l'auteur mène ses héros et nous par le bout du nez et se délecte en jouant sur les ambiguïtés. Dès qu'on pense avoir percé une partie du mystère on se rend compte qu'il n'en est rien, bien au contraire. Pour preuve, la fin déconcertante de ce bouquin.
Bref, pour le lecteur que nous sommes, c'est un why total qui nous titille. C'est tordu mais on en redemande.
Que nous réserve donc Anders de la Motte dans son troisième et dernier opus du Jeu ? Aura-t-on droit au grand final tant attendu, ou bien cela va-t-il faire pschitt ?
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