Francis de Croisset adapte , ici, une pièce de théâtre américaine mais celle-ci a la particularité de ne jamais jamais avoir été représentée sur scène dans sa version anglo-saxonne originale, ni aux États-Unis ni en Angleterre.
L'ambition de l'auteur, Melville Collins, était d'être joué à Paris.
Il jugeait sa pièce très parisienne et elle plût à son ami,
Francis de Croisset, car ce dernier la jugeait "so-british".
L'auteur donna "carte blanche" à l'adaptateur : "Faites de ma pièce tout ce que vous voudrez. Mon rêve c'est d'avoir une première à Paris".
"La livrée de M. le comte" a été représentée pour la première fois, le 28 octobre 1927, au théâtre de l'Avenue, rue du Colisée dans le VIII° arrondissement.
Puis soudain, Melville Collins, ce brillant auteur, disparut de façon mystérieuse en Australie, sans laisser aucune autre trace que son oeuvre théâtrale.
Il n'en faut pas plus pour que
Francis de Croisset soit soupçonné d'avoir inventé ce dramaturge américain afin de pouvoir nous offrir une pièce qui n'est pas du style auquel il nous a habitué : romanesque et policier.
Le mystère reste entier !
La critique, à l'époque, fut d'un avis très divisé et Mr de
Croisset gardait le silence.
Georges, un aristocrate fortuné est soudain privé de ses ressources matérielles. Ruiné par le jeu et de folles dépenses, il doit subvenir à ses besoins et, ses préjugés évanouis, il choisit pour cela d'enfiler la livrée de maître d'hôtel d'un luxueux palace. Il met, aussi, au service d'un homme d'affaires avisé ses talents relationnels d'homme du monde pour mettre à la mode une station de sports d'hiver.
Cette habile comédie commence en étude de caractères. Cependant, elle se transforme, avant que son intérêt soit épuisé, en intrigue policière. Brusquement, l'auteur nous rappelle qu'il est un des pères d'Arsène Lupin, lorsqu'il s'aventure sur les planches...