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Critique de motspourmots


Croyez-vous aux fantômes ? Je ne parle pas des formes blanchâtres qui hantent les châteaux écossais, plutôt de certains esprits facétieux qui s'amuseraient à planquer le pull couleur mangue que vous cherchez depuis vingt minutes sans pouvoir mettre la main dessus. A priori, vous n'y croyez pas. Augustin non plus, ou disons qu'il ne s'est jamais posé la question. Mais Augustin est un personnage créé par un auteur qui aime jouer avec les frontières, utiliser toutes les ressources de la fiction pour donner un peu plus de couleurs à la réalité. Quitte à raconter des histoires, autant y ajouter un peu de magie.

Augustin vit dans un village des Landes, à l'écart de la côte touristique, au milieu de la forêt. Il écrit, non pas pour lui mais pour les autres, des rapports, des études, des dissertations sur les sujets les plus diversifiés qui l'amènent parfois à voyager assez loin. "Un refus de toute autorité, une curiosité insatiable ; un don pour la synthèse" et voilà comment le jeune homme de 26 ans a préféré exercer ses talents en indépendant depuis son refuge landais. Cette histoire de pull couleur mangue qu'il va retrouver le soir-même bien rangé dans son placard - après l'avoir cherché pendant 20 minutes le matin je le rappelle - va déboucher sur des aventures qu'il serait maladroit de ma part de vouloir vous raconter. On dira simplement que des événements du passé viennent impacter le présent, qu'une énigme impliquant une bergère du 17ème siècle s'invite dans le jardin d'Augustin, que le chat Fripoun, maître des lieux observe tout cela d'un air pénétré, qu'on ne connaît jamais suffisamment ses ancêtres ni sa famille (même les plus proches) ni ce que peuvent contenir les bibliothèques. Et qu'on gagne toujours à fréquenter les librairies.

Ce titre est particulièrement bien choisi, car dans ce roman on est constamment à la lisière, comme si un voile très fin et presque transparent séparait le réel de la fiction et ne permettait pas de les distinguer tout à fait. Cette porosité invite à se laisser aller, à croire qu'on ne maîtrise pas tout, que d'autres forces sont peut-être à l'oeuvre et parvient à jeter ainsi quelques paillettes sur un contexte qui laisse percevoir les "complications" du monde que nous connaissons, entre épidémies et conflits plus ou moins lointains. Rien de mieux en ce moment que se laisser emmener un peu ailleurs, là où les arbres chantent, où les animaux délivrent des messages, où la poésie surfe sur les langues et traverse les âges, où les hommes apprennent à se maîtriser. "La seule différence entre la fiction et la réalité c'est que la fiction se doit de rester crédible" : ce sont les mots de Mark Twain que rappelle Ariane (la jolie libraire) à Augustin. Alors, vous y croyez aux fantômes ?
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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