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Critique de ODP31


ODP31
24 novembre 2019
Après Tintin au Tibet, Millenium au Népal.
Ce sixième opus s'intitule "La fille qui devait mourir". Je l'aurai peut-être appelé "La série qui devait s'arrêter".
Pourtant, je ne fais pas partie de la horde qui hurla au sacrilège quand David Lagercrantz prit le relais de Stieg Larsson. Il fallait une bonne dose de courage pour se lancer dans une nouvelle trilogie après le succès mondial des trois premiers tomes.
Je reconnais à l'auteur un vrai sens du suspense et un respect du caryotype des personnages qui démontre sa capacité à se fondre dans un univers qui n'est pas le sien.
Il me fait penser un peu à Anthony Horowitz, écrivain caméléon qui a ressuscité James Bond après Ian Fleming (« Déclic Mortel ») et Sherlock Holmes («Moriarti» et « La maison de soie »).
David Lagercrantz a rassasié mon appétit de lecteur qui s'était attaché à Lisbeth Salander et à Michael Blomkvist. Néanmoins, j'ai eu l'impression d'être passé d'un restaurant gastronomique à un fast-food de zone industrielle.
Ce ressenti est peut-être justement lié à l'absence de prise de risque dans l'évolution des personnages et des intrigues codifiées de Millénium. L'auteur n'a pas dévié de son cahier des charges, quitter l'autoroute déneigée pour plonger dans les fjords ténébreux.
Au fil des tomes, Lysbeth et Michael sont devenus des caricatures d'eux-mêmes, leurs réactions sont prévisibles, ils traînent leurs fêlures de page en page et leurs traumas sont devenus plus simples à diagnostiquer qu'une gastro. L'auteur semble s'être interdit d'écorner le mythe, soucieux de ne pas heurter les millions de fans qui avaient tous une petite opinion sur la suite à donner à cette histoire.
Il a néanmoins su inventer une jolie généalogie à Lysbeth, personnage qui l'a apparemment plus inspiré que les enquêtes journalistiques de Millénium et les magouilles étatiques d'Ikéa City.
Dans ce dernier opus, le décès suspect d'un Sherpa SDF rencontre l'instinct de Michael Blomkvist qui reste un avion renifleur à complots. En parallèle, Lysbeth mène un combat mortel contre sa soeur. Sur fond d'espionnage, d'agents doubles, triples ou quadruples (on s'y perd un peu), les deux histoires vont se croiser dans des rebondissements qui nous conduisent jusqu'au toit du monde, l'Everest.
Ecrite avec des moufles, peut-être en raison de l'altitude, cette ultime aventure fut plutôt agréable à lire et prenante mais il est dommage qu'elle soit devenue une simple franchise…. qui en toute franchise, m'aura quand même permis de découvrir que la Suède n'était pas seulement un pays peuplé de jolies blondes et de joueurs de tennis passionnés par le montage de meubles.
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