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Critique de Andromeda06


On ne peut pas dire que j'avais aimé les suites que David Lagercrantz avaient imaginées pour les Millénium (tomes 4 à 6). Grâce à ce premier opus des enquêtes de Rekke et Vargas, on me donne aujourd'hui l'occasion de me réconcilier avec lui, l'occasion de découvrir des personnages et un univers bien à lui. Mais si ma lecture, dans son ensemble, était fluide et dynamique, j'ai trouvé les personnages plutôt intéressants mais mal travaillés, tout comme je n'ai pas trouvé l'enquête transcendante.

Lorsque que Jamal Kabir, ressortissant afghan et arbitre de foot, est retrouvé assassiné, Micaela Vargas, jeune policière d'origine chilienne, est placée sur l'enquête parce qu'elle connaît et vient du même quartier que le suspect n°1. Mise finalement sur la touche parce qu'elle croit en son innocence, elle sera amenée à faire équipe de son côté avec Hans Rekke, psychologue ayant déjà aidé les services de police, et notamment la CIA. Leurs investigations les emmèneront à côtoyer musique classique et extrémisme...

Nous suivons donc le déroulement de cette enquête par le biais d'un duo intéressant. À commencer par Micaela Vargas, jeune flic issue des quartiers pauvres, dont le premier frère est un des chefs de la mafia et l'autre un délinquant ayant des déboires avec la drogue, tous deux ayant un casier judiciaire bien rempli. Puis Hans Rekke, psychologue éminent issu d'une famille bourgeoise, ancien grand pianiste ayant une capacité d'observation et de déduction extraordinaire, dépressif dépendant de ses cachetons, instable psychologiquement. L'auteur en fait un peu trop à mon goût quant à ces caractéristiques, négligeant de ce fait l'aspect psychologique en ne les traitant du coup qu'en surface. Ce n'est pas vraiment dérangeant, mais le hic, c'est que cette association insolite paraît peu naturelle. Leurs conversations sont ampoulées, bancales, artificielles, surjouées.

Pour l'intrigue, il en est de même. Elle touche à des sujets qui sont loin d'être inintéressants, comme l'interdiction de la musique par les Talibans, et de ce fait les persécutions qu'ont subies les musiciens. Mais peu exploités au final, je n'ai ressenti aucune ambiance particulière, aucune tension non plus. L'auteur ayant choisi de tout miser sur les faits et le déroulement de l'enquête, il n'y a que très peu de descriptions des lieux et décors, du contexte, des circonstances, qui auraient peut-être mérités être davantage approfondis. Beaucoup de dialogues en revanche, des informations qui nous sont révélées sans demi-mesure, sans réel suspense donc, et c'est donc sans surprise que l'enquête avance et que la vérité nous est dévoilée. Là encore, j'aurais aimé être tenue un peu plus en haleine, me retrouver face à des rebondissements ou des retournements de situation, ne pas connaître l'identité du coupable alors qu'il me restait encore 60 pages à lire...

Vous l'aurez donc compris, c'est une nouvelle déception pour moi (j'ai l'impression de les accumuler en ce moment...). Pourtant, ce roman n'a pas que des aspects négatifs. Les personnages, ainsi que le contexte et les thèmes abordés, ne laissent pas indifférents. Seulement, j'ai trouvé l'ensemble dépenaillé et pas assez développé, avec des personnages peu traités en profondeur et peut-être trop surfaits, et une intrigue sans surprise, un peu brochée...

Le style d'écriture n'a rien d'extraordinaire, mais il a le mérite d'être concis, ouvert, fluide, dynamique, pas désagréable.

La fin laisse une porte ouverte sur la prochaine enquête de Rekke et Vargas. Je tenterai peut-être si j'en ai l'occasion, mais il est clair que je ne me précipiterai pas dessus à sa sortie...

C'est la première fois que je ressors aussi déçue d'une masse critique privilégiée. Je n'en oublie pas pour autant d'en remercier Babelio et les éditions Harper Collins.
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