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Critique de tristanledoux


Effectivement, dans ce livre il n'y a pas d'histoire au sens habituel du terme, c'est-à-dire conformément aux attentes du lecteur et de l'éditeur classiques de romans. On en connaît les ingrédients obligés : début, milieu et fin ; narrateur et point de vue variables ; personnages ou agents dotés de caractères ; situations définies ; contextes historique, géographique et social, voire économique déterminés ; événements perturbateurs ou déclencheurs ; suite d'actions plus ou moins fonctionnelles formant intrigue, etc. Non seulement toutes les lois du récit relevées par la narratologie sont ici mises en question, discutées, contrariées, mais aussi les raisons de raconter, les intentions explicites ou implicites qui font qu'un auteur est un auteur. Tout cela est remplacé par un dispositif dialogique et conflictuel opposant un « sujet » qui (se) cherche une identité et un « Vieux » dont le statut est multiple : mentor, psychanalyste, éditeur, dieu, père, instance mythique tout à la fois interne et externe, retorse, fuyante et pourtant omniprésente. Un être tantôt réel, tantôt imaginaire, que le « sujet » cherche à satisfaire en s'essayant à raconter, mais dont il essaie tout autant de se débarrasser. Nous sommes donc au-delà du clivage habituel entre roman et essai : plutôt plongés au coeur des affres d'une conscience rongée par le besoin de se libérer du poids de toutes les contraintes possibles et imaginables qui pèsent sur le projet de faire oeuvre. Bref, une littérature dont l'objet est la littérature elle-même. Remarquable. TL
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