À l'instar de la drogue éponyme à laquelle son titre ne se réfère pas du tout,
Krokodil m'est apparu comme un drôle de mélange. Tout comme la désomorphine (composée d'héroïne, de codéine, d'iode, d'essence, de dissolvant à peinture et de phosphore rouge – en gros hein, ne faites pas ça chez vous), on y retrouve des composants bénéfiques, qui suscitent la réflexion, l'amusement ou même l'évasion, et d'autres plus inopportuns qui perturbent l'immersion dans le texte. Et tout comme la peau du
krokodilomane invétéré, mon intérêt à la lecture se détachait parfois par lambeaux. Malgré quelques incongruités et longueurs sporadiques, je l'ai terminé sans me forcer et sans déplaisir ; l'ouvrage de
Rozenn Laloy et
Poli Gyronnase demeure un roman piquant et acide aux thématiques aussi captivantes que malaisantes, dont on ne ressort pas complètement indemne. Et, à l'inverse de la drogue-crocodile qu'il n'est vraiment (non, vraiment) pas nécessaire d'essayer par soi-même, ce
Krokodil-là ne peut s'appréhender qu'après une découverte personnelle et intégrale du texte.
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