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Critique de Fab72


Patrice Lamare s'en sort plus qu'honorablement avec son unique livre publié dans la collection Gore. Ce roman rappelle « Colore-moi rouge sang » de H.G. Lewis, le pionnier du genre, dans la même collection (comparaison flatteuse pour notre français).

Ugo Lugosi (?) est un artiste d'un genre particulier. En effet, il utilise des outils peu communs pour travailler sa matière première (explosifs, tronçonneuse, hache etc.). Véritable criminel, il attire avec l'aide de son chauffeur, Bela Batori (?), des femmes seules ou des couples dans sa luxueuse demeure. le lieu dispose d'une succession de cinq pièces carrelées du sol au plafond. Chacune de ces pièces accueille une oeuvre de l'artiste : par exemple dans la première, Ugo a fait exploser le corps d'une étudiante après avoir introduit des bâtons de dynamite dans ses orifices les plus intimes. Après la déflagration, la salle est maculée d'hémoglobine, de viscères et de débris d'os. Quelques retouches suivant l'inspiration du moment et l'oeuvre est terminée.

Face à Ugo Lugosi se dresse l'inspecteur Henri Serdan, un flic désabusé dont la seule ambition est d'atteindre la retraite sans encombre. Il mène l'enquête sur la disparition d'une des victimes de l'artiste dément. Si la hantise de Serdan a toujours été de prendre une balle perdue, le bonhomme est néanmoins un fonctionnaire méticuleux et patient…

Le point fort du livre se situe à la fin avec le vernissage de la première et dernière exposition d'Ugo Lugosi. Pour l'évènement, l'artiste organise une garden-party avec plus d'une centaine d'invités, principalement des critiques d'art mais aussi l'inspecteur Serdan. Les oeuvres, « Les cinq actes de l'Art », avec dans l'ordre de présentation : « Acte 5 : Brisures », « Acte 4 : Les yeux sans visage », « Acte 3 : Mobile », « Acte 2 : Lisse » et « Acte 1 : La femme éclatée » vont surprendre même les spectateurs les plus blasés. Ugo Lugosi a également prévu de quitter la scène de façon mémorable avec son « Acte Final : Séparation »…

L'auteur décrit très bien la folie de l'artiste et sa vision très personnelle de l'Art. Son détachement durant l'exécution de ses oeuvres fait froid dans le dos. A noter que seuls les lecteurs les plus endurcis pourront supporter l'apothéose finale.
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