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Critique de Zephirine


Dans ce recueil qui rassemble huit nouvelles à l'écriture effilée et limpide, Michel Lambert nous démontre une fois de plus qu'il est maitre dans l'art de la concision et du sous-entendu.
Les personnages de ces histoires ont en commun cette solitude teintée de mélancolie, voire d'angoisse
« - Oui, j'étais seul. Et c'était terrible de le penser, à présent. de se dire : j'étais seul. Un pauvre type tout seul »
Tous ces personnages font, à un moment donné, une rencontre. Rencontre fortuite comme dans « La nuit de Prague « où Samy retrouve Félix, ami de jeunesse et de bamboche. Ils égrènent leurs souvenirs avec leurs lots de mensonges et de malentendus, ou encore, dans « sur le Malecón » cette femme croisée par hasard, une femme surgie du passé et avec laquelle les retrouvailles seront à peine ébauchées.
Un homme qui a décidé de ne plus parler, croise dans sa nuit d'errance un chauffeur de taxi et une prostituée aussi mutiques que lui en qui il se reconnait
« Ils étaient tous les trois de la même race, de celle qui un jour s'est tue »
Le point commun de ces histoires, c'est le passé qui s'invite à un moment dans la vie de ces personnages un peu à la dérive, et fait surgir la nostalgie, ravive les regrets.
J'ai eu un coup de coeur pour « la maison du dentiste », histoire dans laquelle le narrateur, revenu sur les lieux de son enfance, se questionne sur les Gontcharov, ses anciens voisins que tous ignoraient.
« Pour la première fois je me demande ce qu'il peut bien y avoir derrière cette porte percée d'un judas. Je n'en ai pas la moindre idée, ne l'ayant jamais franchie, ignorant jusqu'à ce jour l'existence du judas »
Outre la solitude d'une ampleur insondable, il y a la peur, pas toujours explicite mais bien présente, la peur
Des chiens et des tueurs dans » La nuit de Prague » ou peur de la rupture ou la peur de décevoir.
A travers les dialogues, les mimiques et la gestuelle, Michel Lambert nous dévoile la face obscure de ces hommes (car oui, ce sont tous des hommes) sans jamais s'appesantir. Et le lecteur ressent toute cette ambigüité et ce mal de vivre qui marque ces personnages rattrapés par le passé.
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