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Critique de Franz


La veste de Roland.
Par le fer et dans le sang, Charlemagne et l'armée franque convertissent les Saxons à l'orthodoxie catholique. Rien ne semble résister au rouleau compresseur de Carolus Magnus. Roland, sanguinaire et possédé, est le fer de lance de l'évangélisation féroce et forcée. Une vieille femme lui prédit un avenir funeste. Hanté par la mort, Roland n'a de cesse de la provoquer. Quand Sulayman Ben Yaqzan Ibn Al-Arabi vient offrir les clés de Saragosse en échange d'une assistance armée contre les velléités expansionnistes de l'émir de Cordoue, Charlemagne se voit en hérault de la chrétienté et en bâtisseur d'empire. Il va pouvoir contenir les musulmans au-delà des Pyrénées. Une croisade qui ne dit pas encore son nom traverse l'Aquitaine puis les terres des Vascons mais les Francs ont atteint leur limite et ils l'ignorent encore.
Juan Luis Landa, orfèvre du 9e art, prend enfin les rênes de son oeuvre en cours. Il scénarise, dessine et met en couleur Roncevaux, épicentre d'une tragédie annoncée avec un destin marqué au fer rouge. Bien plus que la geste de Roland, c'est sa veste qui nous est narrée lors de la débâcle de Roncevaux. L'artiste basque construit superbement son récit comme extrait d'une chronique maudite enluminée à l'or des fous. le travail des couleurs pensées par planches entières délivre des atmosphères fortes, des bleus gris nimbant les marais rhénans aux ors de l'Hispanie. Les décors richement travaillés, les visages expressifs en diable, les cadrages ajustés participent à la réalisation d'une geste héroïque où l'homme côtoie le mythe et endosse le paletot de la légende.
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