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Critique de Stockard


Quand on est un jeune grec vivant sur une petite île régulièrement pillée par une peuplade voisine et qu'on a été biberonné à la poésie épique d'Homère, quoi de plus naturel que de nourrir des rêves de vengeance, d'aventures et de gloire en partant pour une expédition punitive contre ces insolents malandrins qui pensent pouvoir se servir sur son île chaque fois qu'ils le désirent ? C'est le doux songe que caresse Philoklès oubliant dans cet illustre fantasme sa plus que modeste condition de chétif fils de pêcheur.
Mais parfois les planètes s'alignent et pour se débarrasser de ce blanc-bec utopique qui risque – l'arrogant – de mettre des idées guerrières dans d'autres juvéniles cervelles, la gouvernance de l'île lui fournit bateau (coque de noix plutôt, soyons précis) et denrées en lui souhaitant bonne chance dans son entreprise vengeresse et Philoklès, s'imaginant déjà de retour en vainqueur et auréolé de gloire, prend la mer en direction de son héroïque destinée.

Si le célèbre Ulysse lui-même a rencontré mille misères durant une décennie de guerre et mis encore dix ans à rentrer chez lui, le jeune Philoklès aurait dû se douter que tout ne se passerait pas au mieux pour lui et que les rêves s'ils se distinguent autant de la réalité ce n'est peut-être pas pour rien. Après des aventures auxquelles ils n'aspirait pas : battu, blessé et laissé pour presque mort, le voilà esclave des ennemis qu'il était venu combattre. C'est à partir de là qu'il va mettre ses glorieuses aspirations de côté et songer sérieusement à s'enfuir.

Sur fond d'Iliade et d'Odyssée (Philoklès connaissant cette dernière par coeur), Mark Eacersall et Serge Latapy à leur tour se font aèdes pour nous raconter les petites îles de la Grèce Antique, leurs guerriers, leurs esclaves, leurs femmes et leurs simples citoyens n'aspirant qu'à une vie calme qu'ils ont bien du mal à obtenir. Pour parfaire cette épopée, le dessin moderne et dépouillé d'Amélie Causse loin d'être anachronique nous rend plus vivant encore ces aventures helléniques. Une fluidité ayant pour heureux résultat de voir les 139 pages de cette intégrale (et non simplement du 1er tome comme prévu au départ) englouties en un rien de temps. Philoklès nous captive suffisamment pour qu'on ne referme cet album qu'une fois son histoire intégralement racontée en comprenant bien pourquoi Bamboo Édition a souhaité faire machine arrière sur un découpage en plusieurs tomes et livré cette histoire d'un seul trait (d'où le double post de cette critique afin de rester dans les clous de la Masse Critique, cette décision ayant été prise entre la proposition MC et l'envoi de l'album qui dès lors, ne correspondait plus à ladite proposition) Heureux choix rendant ainsi cette odyssée tellement plus plaisante à dévorer.
Merci donc à Bamboo Édition pour cette découverte ainsi qu'à Babelio qui s'en est fait l'entremetteur.
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