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Critique de Bouteyalamer


Sur l'agora d'une cité insulaire, un jour de fête, les citoyens écoutent la récitation de l'Iliade. Leur festin est interrompu par le débarquement d'un pirate borgne qui sème la désolation. le fils d'un pêcheur (Philoklès, qui aime la gloire) se lance seul dans une expédition vengeresse, parce qu'il est imprégné du culte des héros, et par bravade vis-à-vis des défenseurs impuissants de la cité. Les péripéties s'enchaînent : navigation hasardeuse, prophétie, tempête, femmes séductrices, enfin l'esclavage dans l'île même de Monophtalmos, le pirate de la première scène. Comment Philoklès devient un barde aveugle qui chante la gloire de Monophtalmos, c'est à lire dans Kleos.
La couverture et l'évocation des héros s'inspirent des céramiques à figures rouges. Un ton brun, violacé pour les scènes nocturnes, domine le reste de l'illustration. le dessin et la mise en page sont variés, expressifs, avec quelques poncifs comme la bouche asymétrique dans le sourire ou l'invective. La scène d'initiation amoureuse est jolie, voire hollywoodienne, interrompue de façon boulevardière par l'arrivée impromptue du mari. Plus tard, en tant qu'esclave, le héros subit dans la violence une autre initiation.
Ce livre que je dois à Babelio — je remercie Masse Critique — est accompagné d'un insert de 12 pages justifiant que les deux tomes d'une précédente édition soient rassemblés en une Intégrale. de fait, il m'est difficile d'imaginer la césure. Peut-être la fortune de mer, suivie de l'accomplissement du destin ? le livre est un tout, cette éventuelle césure ôterait de la force à Kleos.
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