Après
La rage de vivre et Taguée,
Emmanuel Lauzon signe avec
Toxik son meilleur roman pour adolescent. On sent l'évolution dans l'écriture comme dans la construction du récit. Les phrases sont plus fluides, le vocabulaire est diversifié (tout en restant parfaitement crédible) et l'auteur s'amuse ici avec la langue grâce aux divers slams des personnages.
C'est le récit qui est toutefois le plus fort. le cadre est réaliste : Kellyann est déjà fragilisée par des parents absents, un père très exigeant, et puis elle tombe amoureuse, ce qui fait qu'elle a envie d'essayer plein de choses et se retrouve plus vulnérable. D'ailleurs,
Emmanuel Lauzon a habilement évité les clichés : la relation entre Kellyann et Christophe est certes malsaine puisqu'elle entraine Kellyann vers des risques de plus en plus grands, mais il n'est pas question de violence conjugale, de prostitution, autant d'éléments qui auraient rendu le portrait trop sombre et changé le message. Ici, on se concentre sur le parcours de Kellyann et sur toute la difficulté de s'en sortir justement parce que son amoureux est gentil et qu'elle est bien avec lui.
Si j'ai seulement serré les dents un peu devant un brusque retournement dans la réaction du père à la toute fin, l'ensemble du roman est vraiment bien mené : crédible, accrocheur, authentique. Chapeau.
Lien :
http://sophielit.ca/critique.. Commenter  J’apprécie         00