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Critique de Fleitour


Les écoles du bien être, du mieux vivre ou encore du développement personnel fleurissent comme les jonquilles au printemps, belles, enivrantes, naturelles, vivantes, mais dirons nous « Las voyez comme en peu d'espace , elle a ses beautés laissées choir,Oh ! vraiment.. ».


A la suite de notre adepte de Bouddha, Matthieu Ricard , le relâchement, l' ineffable, le divin nirvana créent l'enthousiasme de nombreux adaptes. Mais vers qui aller ?


Le dernier livre de Jean Lavoué propose une originale vision de la vie, une caresse. Est-ce possible de restreindre ainsi le champ du visible, à une pause si rapide qu'elle ne marque pas, un geste si menu qu'il ne trouble pas, un langage si doux qu'il n'irrite pas.
N'est-ce pas finalement un silence qui est évoqué par ce titre la vie comme un silence loin du tumulte et des fureurs du monde.
Cet ouvrage est celui d'un croyant. Pour cette chronique je me suis éloigné des textes sacrés, pour ne pas alourdir le propos.


Ce besoin de pause, délivre la clé du bonheur, fugace mais qui envahit les sages. Les auteurs choisis par Jean Lavoué nous présentent dans leur calme paradoxal le pourquoi de leur quête d'un vide, sorte d'éloge du Zen.

Même s'ils sont tous différents ils sont aussi à la recherche d'un Dieu paternel et bienveillant un être proche par exemple du Dalaïlama ou se réclament essentiellement du Christ fêté aujourd'hui.


Magda Hollander-Lafon a vécu à 16 ans la tragédie d'un camp de la mort, comme sa propre mère. Comment se reconstruire, et que peut apporter la foi dans cette reconquête.
Deux livres : "Quatre petits bouts de pain" ou "le Souffle sur la Braise".

Christiane Singer dans "Derniers fragments d'un long voyage" raconte son chemin de vie depuis sa naissance suivie de son abandon à Marseille, recueillie enfin par une famille.

Christian Bobin ou son livre de référence, "la grande Vie" et son incessante reconnaissance de la fragile beauté du monde.

Maurice Bellet " la Voie", ce renouveau qui s'opère avec la présence de plus en plus audacieuse des femmes, à commencer par les voix de Christiane Singer et de Magda Hollander-Lafon.
Eri de Luca lui emboîte ce pas, dans "Les Saintes du Scandale", comme Michel de Certeau Jésuite de la revue Etudes, qui osa dans son oraison, pour les adieux au monde d'Edith Piaf, chanter l'Amour autour de son hymne "non je ne regrette rien".


Jean-François Barbier-Boouvet dans son livre " les Nouveaux Aventuriers de la Spiritualité", place la féminité au rang des vertus les plus libératrices, et les exemple des femmes déjà citées reviennent.

Annick de Souzenelle, est centée sur ce retour du féminin, en parallèle à Carl Gustav Jung et de Georges-Elie Humbert son traducteur.

J'aime bien le terme mis en avant par ces apôtres du féminin, être vulnérable, que je traduis par le sens de la curiosité.


Jean- Sulivan est le dernier messager cité, mais pour Jean Lavoué le plus important, "dans Bloc-Notes" ou dans "l'Exode", il développe l'idée d'une parole désintéressée. En parlant des difficultés des chrétiens, il leur dit, Il faut apaiser le corps, dénouer , défaire les tensions. Il affirme exclure à jamais tout despotisme moral, et en appel au vent , qu'il souffle !


Je me sens proche de cette idée de bien être, aller en paix de Sulivan, suggère un hédonisme proche de Camus, un éloge de la méditation, un état que les apnéistes connaissent bien, se relâcher, rêver plutôt que stresser, écouter plutôt que chanter, caresser l'eau au lieu de la fendre, et là les 4 minutes seront dépassées dans un doux abandon.

Un beau florilège de livres qui font des vertus féminines la clé de notre renaissance.
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