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Critique de temps-de-livres


Alors qu'il résoud une enquête "à l'ancienne", Tony Chu fait la découverte des propriétés étonnantes du gallsaberry. Parti remonter une piste sur l'île de Yamapalu, il va se faire escroquer, tirer dessus, mettre la tête dans les toilettes, pas forcemment dans cet ordre.

Il y a quelque chose de particulièrement délicieux à essayer de suivre le cheminement d'idées de John Layman. le premier tome de Tony Chu faisait vivre au héros quelques aventures disparates apparemment sans rapport les unes avec les autres. Dans ce deuxième tome, nous avons une enquête en cours, avec un prologue et un épilogue. John Layman réussit à articuler l'intrigue autour d'éléments loufoques qui n'ont aucun rapport les uns avec les autres. Pour les lecteurs attentifs, ils remarqueront plusieurs détails présents dans le premier tome. L'auteur réussit à prendre des éléments totalement secondaires d'un tome précédent puis les injecte différemment dans un autre tome. Pour le lecteur lambda, les idées semblent bien trouvées. Quant au lecteur qui prend la peine de relire le tome précédent, cette forme d'écriture devient le fer de lance de la série.
Un frère voulant réussir dans la cuisine du poulet (celui-ci étant prohibé par le gouvernement), un chef de tribu obnubilé par la réussite économique de l'île, un coq considéré comme "sacré": tels sont les personnages que va rencontrer notre détective cibopathe. Qu'ils soient juste dérangés ou shizophrène, les traits sont si accentués qu'on ne peut que rire des situations. Cette galerie de personnages déjantés met au second plan Tony Chu, mais le déroulement de l'action va permettre que le lecteur ne s'aperçoive de rien. Toutes ces particularités vont faire de Tony Chu une série grand-guignole, où le loufoque se mêle à l'action.
Rob Guillery suit le même chemin que son collègue. S'il faut accentuer certains traits des personnages, le mot "doux" a été enlevé de son dictionnaire. A l'instar des caractères, le deuxième tome rassemble des personnages dont les traits évoquent une caricature de la réalité: femme à la poitrine débordante, nain au teint maladif, Shérif ressemblant à un vieux-beau des années 90. Si ça ne vous suffit pas, le tome parle sans cesse de nourriture. les plats présentés pourraient donner faim, mais ils sont dessinés de telle façon que la chimie ne fonctionne pas. Ils semblent au mieux, insipides.

Ce deuxième tome de Tony Chu permet de découvrir tout le potentiel du duo Layman-Guillery. La série a récemment reçu un Eisner Award amplement mérité. L'écriture permet de considérer chaque tome comme un one-shot, mais des indices montrent que l'intrigue évolue, comme les personnages. L'humour omniprésent dessert le personnal principal, faisant du personnage principal un anti-héros sympathique, voire pathétique. Une série à déguster dès la première bouchée.
Lien : http://temps-de-livres.over-..
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