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Critique de mercutio


Dans "Désert" comme dans d'autres oeuvres, par exemple "Etoile errante", Le Clézio porte témoignage, pour ceux qui n'ont pas été et ne seront jamais en situation de le faire: témoignage de l'humain confronté à de terribles conditions de survie, au-delà a priori de ses capacités à y résister; témoignage de ce que ces lieux et événements, pourtant, ne forment pas un obstacle infranchissable à de multiples et riches expériences de bonheur, si le bonheur consiste à aimer ce qu'on vit au présent, bonheur intrinsèque à la perception de la vie et du monde, minéral ou vivant, animal ou humain, bonheur jusque parmi la souffrance et la misère.

Pour s'exprimer, ce témoignage fait essentiellement ressentir. C'est le parti pris par l'auteur de solliciter nos cinq sens, jusqu'à épuisement si je puis dire et à due proportion de l'extrémité des contextes et destins qu'il rapporte et décrit inexorablement: désert, misère, sable, beauté, souffrance, eau, chaleur, soif, étoiles, fatigue, mer,….Omniprésents, les sens sont brassés, les couleurs s'entendent, les bruits se ressentent, les odeurs se voient. L'auteur n'hésite pas à redire cent fois, changeant ou pas la perspective, variant ou pas les mots, avec des phrases simples et belles, au rythme de ce qu'il décrit.

Fourmi dans ce maelstrom donnant paradoxalement une impression d'immobilité, l'être humain n'est rien, que le vecteur de ses émotions et de sa volonté dérisoire, ce qui peut éventuellement être considéré comme l'essentiel.
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