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Critique de andras


Dans ce livre imprégné de ses propres souvenirs d'enfance, JMG le Clezio nous raconte un enfant de douze ans (Fintan) et sa maman (Maou, pour Marie-Louisa, elle est d'origine italienne) qui, en 1948, quittent la France où ils habitaient pour rejoindre Geoffroy, le père de Fintan, un fonctionnaire colonial anglais, qui vit à Onitsha sur le fleuve Niger et qui n'a jamais vu son fils. Fintan et plus encore Maou vont connaître quelques désillusions en s'installant à Onitsha (l'hideuse société coloniale, les paysages d'où la forêt a disparu, le mari distant ou le père violent ...) mais l'un comme l'autre trouveront des belles compensations à leur dépit. Fintan se lira d'amitié à un jeune noir Bony qui lui apprendra à devenir un africain, Maou s'emploiera à aider des jeunes africaines. le père, quant à lui, rêve de retrouver les traces de la "reine noire de Meroë", dernière pharaonne qui aurait guidé son peuple chassé de la haute vallée du Nil jusqu'à une île sur le fleuve Niger, propice à la fondation d'une nouvelle cité. Un jour, pourtant, la famille devra quitter l'Afrique pour toujours.

Si je m'en étais tenu à la première moitié du livre, j'aurais probablement écrit une critique très réservée, déplorant sans doute la raideur du style de l'auteur, la distance qu'il met entre lui et ses personnages, comme s'il décrivait des photographies qui ne le concernent pas vraiment. Et puis, vers le milieu du livre, les choses ont commencé à s'inverser et les personnages, ainsi que l'Afrique, se sont mis à vibrer, et cette vibration s'est propagée à moi, je devenais Fintan, et Maou et Geoffroy, et Oya et Okawho et Bony et la rivière Omerun, et les marques Itsi sur les visages d'Oya et d'Arsinoë, et l'épave du George Shotton au bout de l'île Brokkedon et la piste vers Aro Chuku et je cherchais sur Wikipedia et Google Maps les détails qui me manquaient, je rêvais à mon tour de la reine noire de Meroë, je descendais les eaux "couleur d'ambre" du fleuve Niger. le livre m'avait transpercé, j'étais devenu un des leurs. Je suis et je resterai un fan d'Onitsha.
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