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Critique de chrysalde


Maria-Fernanda, 32 ans, brésilienne, n'arrive plus à joindre les deux bouts, là-bas, au Brésil. Abandonnée par son mari, avec deux enfants en bas âge, elle s'installe chez sa maman ... Mais très vite l'argent fait vraiment trop défaut et il faut prendre une décision. Comme des dizaines de femmes philippiennes, chinoises, portugaises, elle quitte le pays laissant ses enfants aux bons soins de la famille et atterrit à Bruxelles, où une vague connaissance d'une connaissance s'est engagée à l'accueillir et à lui mettre le pied à l'étrier.

Elles découvrent, aux valves du supermarché du coin une offre d'emploi: famille nombreuse cherche femme de ménage, horaire de semaine. Elle se rend à l'adresse indiquée ... Personne ... Grosse maison bruxelloise, bourgeoise, délicatement décorée, hauts plafonds, grand dressing, frigo américain. Elle hésite, puis finalement commence à ranger, nettoyer ... 17h, elle ferme la porte et rentre chez sa logeuse. le lendemain, elle retourne travailler. Son salaire l'attend sur la table. Elle s'estime être engagée et par conséquent, continue à ranger, nettoyer ... chaque jour, puis chaque semaine, même scénario.
Entretemps, elle espère un appel téléphonique du Brésil, elle attend du courrier, mais pourquoi sa mère ne lui envoie jamais la moindre photo, des nouvelles de ses enfants?

Une ambiance tout à fait particulière fait de ce court texte un véritable page turner. Dès le départ on se dit qu'il y a anguille sous roche. La lectrice que je suis a émis de nombreuses hypothèses concernant cette maison fantastique dans toutes les acceptions du terme. L'attitude de Maria-Fernanda est tout à fait irrationnelle. Est-elle folle? Nous raconte t'elle un rêve?
J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour cette mère de famille partie au bout du monde pour trouver de quoi offrir à ses enfants un avenir. Elle les imagine utilisant l'argent qu'elle envoie pour aller à l'école, elle les voit bien habillés, elle les projette dans 20 ans, à la tête d'une bonne situation.
Alors qu'elle est désespérément seule à Bruxelles, seule dans cette maison, seule dans le bus, dans lequel elle invente des vies aux voyageurs qu'elle croise quotidiennement.
J'ai vraiment beaucoup aimé la tension qui se dégage au fil des pages.

Si je devais comparer cette forme narrative, je ferais un parallèle avec le livre de Maud Ventura: un mari. Un texte qui tient en haleine, une femme que l'on devine "pas nette" sans vraiment arriver à définir le problème et un twist final qui tient en une phrase et qui cueille le lecteur. Même si j'ai été un peu moins "cueillie" ici que par Maud Ventura.
En tout cas un très bon moment de lecture, et la découverte d'une autrice belge que je lirai sans aucun doute encore.
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